Originaire de Talence en Gironde, Philippe Sollers regrette que des domaines viticoles bordelais rachetés par des Chinois puissent changer de nom. Il s’en est ému dans une lettre ouverte adressée au maire de Bordeaux le 3 février.
Alors que les châteaux acquis par des investisseurs chinois représentaient environ 3 % des surfaces viticoles bordelaises au premier trimestre 2018 selon le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), l’écrivain Philippe Sollers s’est ému du changement de noms de certains crus passés sous pavillon asiatique.
Une situation encore marginale parmi les quelque 150 châteaux détenus par des entreprises et des hommes d’affaires de l’empire du Milieu que l’ancien lauréat du prix Médicis n’a toutefois pas hésité à dénoncer dans une lettre ouverte adressée à Alain Juppé.
« Je m’étonne beaucoup d’apprendre que vous avez validé au nom de la ville de Bordeaux l’incroyable changement de noms de certains vins du terroir, qui deviennent des appellations du folklore chinois (via Hong Kong) et c’est ainsi que débarquent chez nous le lapin impérial, le lapin d’or, l’antilope tibétaine, et la grande antilope », commence M. Sollers.
L’écrivain fait référence aux quatre domaines passés sous la coupe de l’entrepreneur chinois Chi Keung Tong entre août 2016 et septembre 2017.
Des châteaux qui portent désormais des patronymes exotiques bien visibles sur les plaques signalant les vignobles : château Larteau est devenu Lapin impérial, Tour Saint-Pierre a été rebaptisé château Lapin d’or, Senilhac répond au nom d’Antilope tibétaine quand Clos Bel-Air s’appelle maintenant Grande Antilope.
« Je ne suis pas excessivement curieux de connaître la vie de ces animaux, n’ayant jamais rencontré, dans mon enfance à Bordeaux, le moindre lapin impérial ni la moindre antilope tibétaine. N’y a-t-il aucun moyen de réattribuer ce vin à sa source légitime, fixée par les siècles ? », poursuit l’essayiste.
Invité à s’exprimer sur les ondes d’Europe 1 le 6 février, il s’est dit choqué par cette «valse des étiquettes », dénonçant rien moins qu’une « faute de goût énorme» et un comportement « extravagant ».
Si la majeure partie de la production des vignobles bordelais rachetés par des investisseurs chinois est destinée à être exportée en Asie et « que ces appellations cocasses ne concernent que le marché chinois », Philippe Sollers n’en trouve pas moins « toute cette affaire consternante ».
Et l’écrivain de conclure sa missive au maire de Bordeaux par une admonition : « Je pense que ces braves financiers de Hong Kong ne l’emporteront pas au paradis.»
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