Bordeaux : un réfugié syrien répond à une offre d’emploi, il est qualifié de « lâche » par le recruteur

5 mars 2019 17:47 Mis à jour: 11 juillet 2019 00:56

Après avoir répondu à une offre d’emploi, un étudiant d’origine syrienne a été accusé de lâcheté par la société à laquelle il avait soumis sa candidature. 

Le 28 février, Omar Helwani envoyait une candidature spontanée à un cabinet d’architecture bordelais. D’origine syrienne, le jeune homme est né en France en 1990, son père ayant travaillé en tant que médecin dans l’Hexagone avant de retourner en Syrie avec sa famille rapporte France 3.

En 2014, Omar Helwani part étudier à l’université d’Amman, en Jordanie, où il décrochera un diplôme d’architecture avant de revenir en France en 2016 et d’obtenir le statut de réfugié.

Il suit alors des cours de français à l’université catholique de Lyon et rejoint l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux (ENSAP) afin de bénéficier d’une équivalence.

« J’ai été choqué »

Le 28 février, Omar Helwani décide de répondre à une offre d’emploi publiée sur Internet par le cabinet KDA Architecture.

Le lendemain il reçoit une réponse pour le moins surprenante de la part de la société chez qui il a postulé. Celle-ci lui reproche son manque d’expérience et affirme qu’il a fait preuve de lâcheté en quittant son pays au lieu de le défendre.

« J’ai été choqué, je suis resté presque deux heures sans savoir quoi faire ni dire », explique O. Helwani aux journalistes de France 3.

« Je suis parti de Syrie, je n’avais pas le choix. Je cherche un travail, j’essaie de m’intégrer dans la société. Je n’aime pas rester à la maison sans rien faire. Je cherche un travail ou stage. »

Après réflexion, le jeune homme décide de partager la réponse du cabinet d’architecture sur son compte Twitter « pour voir ce que la société en pense ».

« Ce message ne vient pas de nous »

Contactée par les équipes de France télévisions, l’agence KDA affirme que le message envoyé à Omar Helwani a été émis par des pirates informatiques « ukrainiens, russes, ou chinois ».

« Nous avons la certitude, après l’audit mené hier après-midi au niveau machine, que ce message ne vient pas de chez nous », assure l’entreprise.

« Sachez que les membres de KDA ont tous des origines familiales étrangères, et que même songer à une telle réponse est absolument impossible. Croire qu’une agence d’architecture, quelle qu’elle soit, puisse répondre de la sorte à un postulant, est bien mal connaître celle-ci. »

Le cabinet bordelais a également proposé un entretien au jeune Syrien auquel elle a exprimé toute son « amertume » concernant le message incriminé.

Toutefois, Omar Helwani ne compte pas honorer le rendez-vous qui lui est proposé : « Je ne veux pas y aller. Je pense qu’ils ne sont pas sérieux, comment puis-je aller discuter avec eux ? »

Considérant que les explications fournies par le cabinet KDA ne sont pas crédibles, il prévoit même de déposer plainte, épaulé par l’Union nationale des étudiants en architecture et paysage (UNEAP).

L’association « entend bien faire condamner l’auteur du mail et entrainer l’obtention par M. Helwani des réparations pour le préjudice qui lui a été porté », a déclaré l’UNEAP dans un communiqué.

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