Une étude d’UFC-Que Choisir pointe les incohérences entre la volonté affichée du gouvernement de promouvoir l’usage des véhicules électriques et la réalité d’une inégalité dans la répartition des bornes sur les territoires, s’accompagnant de tarifs prohibitifs selon les fournisseurs.
100% de véhicules électriques en 2035 ? Tel est le souhait du gouvernement pour sa transition écologique. Pourtant, en août 2023, on comptait 882.531 véhicules électriques sur le territoire, soit à peine 2% des 38,7 millions de voitures (tout type d’énergies confondus) en circulation en 2022.
Si on constate tout de même une augmentation importante des achats de véhicules électriques (+52,4% d’immatriculations entre 2022 et 2023), le compte s’avère encore bien en-dessous des prévisions gouvernementales. Comment expliquer la frilosité des Français ?
Une répartition inégale sur le territoire français
Et si l’on avait mis la charrue avant les bœufs ? En effet, si le gouvernement incite les constructeurs à proposer toujours plus de choix en matières de véhicules électriques, ce même gouvernement a omis d’instaurer une stratégie globale d’implantation des bornes publiques de recharge à travers le territoire.
Les bornes publiques sont en effet indispensables aux 37% des automobilistes qui ne disposent pas de recharge privative ainsi qu’à tous ceux qui effectuent de longs trajets.
Or, UFC-Que Choisir rappelle que l’objectif des 100.000 points de recharge déployés en 2020 n’a été atteint qu’en mai 2023, compliquant le souhait du gouvernement de proposer aux consommateurs 400.000 points de recharge d’ici 2030.
En outre, il faut déplorer une répartition géographique très inégale, créant la présence de « zones blanches » sur le territoire.
La pratique de longues distances nécessite pourtant de s’arrêter plus fréquemment aux bornes de recharges, donc ces « zones blanches » entraînent le risque d’engorger les bornes les plus proches de celles-ci.
Des tarifications variables… et parfois exorbitantes
Ces bornes de recharges sont tarifées selon la vitesse de recharge — donc le temps passé à recharger — ainsi qu’en fonction de la quantité d’électricité rechargée (kWh). Or, les opérateurs jouent sur l’une ou l’autre de ces variables, ajoutant au passage des frais fixes ou encore des frais de stationnement.
Selon UFC-QUE Choisir, comment le consommateur peut-il s’en sortir dans le choix de ces bornes (lorsqu’il a le choix, il est vrai), « si le prix d’une recharge est plus intéressant en s’abonnant à un opérateur qui tarifie à 73 % au kilowattheure (kWh) et 27 % à la minute ou à un autre qui tarifie à 51 % au kWh et 49 % à la minute ? Et comment reprocher aux consommateurs de ne même pas se poser la question quand un opérateur fixe le prix selon la formule : « 5 % de frais fixes + 65 % kWh + 30 % à la minute + frais de stationnement à partir de 2h » ? ! »
Des propositions cohérentes
Aussi, le magazine des consommateurs émet-il des propositions simples afin de répartir ces bornes partout en France et d’éviter des envolées tarifaires : créer un cadre obligatoire de déploiement des bornes publiques, accompagner ces bornes d’un affichage obligatoire et harmonisé indiquant clairement les tarifs, permettre au consommateur de payer directement par carte bancaire (au lieu de devoir acheter une carte de recharge chez un opérateur) et enfin apporter plus de transparence sur les tarifs affichés.
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