Un emploi à la mairie et un logement en échange du « sabotage » de la liste FN : Charles Dalmasso, ex-adjoint du maire PS d’Allauch, près de Marseille, a été condamné le lundi 24 janvier à quatre ans de prison dont deux ans avec sursis.
Condamné pour complicité de corruption et entrave aux opérations de scrutin par des manœuvres frauduleuses, même si celles-ci n’ont pas abouti, l’homme âgé de 61 ans pourra purger une partie de sa peine à domicile sous surveillance électronique. Il a également été privé de ses droits civils et civiques pendant cinq ans, notamment de droit de vote et d’éligibilité.
Les faits remontent à février 2014, lorsque Charles Dalmasso occupait les fonctions d’adjoint à la sécurité auprès de Roland Povinelli, maire socialiste d’Allauch de 1975 jusqu’à son décès en mai 2020, entre les deux tours des élections municipales.
L’enquête avait seulement été ouverte en 2019, après la publication dans le quotidien La Marseillaise d’enregistrements établissant que MM. Povinelli et Dalmasso avaient proposé à un jeune militant devant figurer sur la liste FN (devenu RN) de se retirer au dernier moment, avec quelques autres colistiers, afin d’empêcher le dépôt de la liste en préfecture.
En échange, le jeune homme s’était vu proposer un emploi à la mairie et un logement.
« Je ne savais pas que c’était de la corruption »
« Je vais te faire envoyer à la maison une lettre par mon directeur du personnel t’indiquant qu’à partir de fin avril 2014 tu pourras être recruté à la mairie », avait notamment dit l’ancien maire, selon les retranscriptions faites par les enquêteurs. Un appartement deux pièces lui avait également été proposé, avec un rendez-vous dès le lendemain dans les services municipaux.
Le jeune colistier n’avait pas donné suite et ne s’était pas désisté. Mais il avait attendu plusieurs années pour révéler ces faits.
À l’audience, le 13 décembre, le parquet avait requis quatre ans de prison ferme contre M. Dalmasso, réclamant un mandat de dépôt. « Vous n’êtes pas en première ligne, (…) mais vous avez sciemment participé très activement à l’infraction commise par Roland Povinelli », avait déclaré la présidente du tribunal.
« Je ne savais pas que c’était de la corruption, tout ce que j’ai fait, c’est rendre service à M. Povinelli », s’était justifié Charles Dalmasso devant les enquêteurs.
Son avocate, Me Anne-Sophie Grardel, a fait part de son intention de faire appel, car, soutient-elle, les faits seraient prescrits.
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