Cela fait plusieurs mois que la commune de Marignane (Bouches-du-Rhône) est aux prises avec un problème de cochons sauvages qui envahissent les rues. La polémique entre la mairie et une association ne permet pas de régler la situation, chacune des deux parties se renvoyant la balle.
Si vous vous promenez dans la zone commerciale de la Palun à Marignane, une commune de 32 000 habitants, vous aurez de fortes chances d’y croiser des cochons noirs de type vietnamien au beau milieu des routes. La bande d’environ 300 cochons sauvages a élu domicile dans ce quartier depuis plusieurs mois.
« Cela devient problématique, par le nombre d’animaux, et le fait qu’on est dans une zone très fréquentée. Ces cochons errants risquent de provoquer des accidents », se désole Christophe Marie, porte-parole de la fondation Brigitte Bardot, lors d’une interview pour 20 Minutes.
Il y aurait au moins « environ 150 mâles et une centaine de femelles », remarque Thierry Domert, président de l’association Krokmou et propriétaire d’une carrosserie, au micro de France Bleu. Ils se promènent partout : sur les parkings de commerces, le long de la D9 entre Marignane et Martigues, sur le rond-point ou encore sur la voie de chemin de fer.
Les curieux viennent leur donner à manger ou les voir, parfois même depuis Marseille, comme en témoigne Angélique, une boulangère à qui cette attraction amène des clients : « Les gens viennent parfois de Marseille voir ces cochons, et ils me prennent du pain ou des gâteaux pour leur donner à manger. »
Un carrossier qui crée une association
Tout a commencé lorsque des cochons sauvages, déjà installés dans un espace vert de deux hectares qui borde la carrosserie de Thierry Demers, commencent à sortir du bois. « J’ai décidé d’aller leur jeter à manger dans le bois, et j’ai installé un point d’eau à l’angle de ma société », explique celui qui a fini par créer l’association Krokmou après avoir pris en 2019 une entente avec la mairie de Marignane : celle-ci lui cède « à titre gracieux » les deux hectares du terrain et l’entoure d’une clôture contre l’entretien des animaux.
Depuis, les deux parties se rejettent la responsabilité de cette prolifération ainsi que des échappées régulières des cochons dans la ville à cause d’une clôture souvent vandalisée. Selon Thierry Domert, la mairie n’a pas respecté son engagement de castrer tous les mâles, alors que la ville assure qu’elle a mené des campagnes de castration. Christophe Marie, de la fondation Brigitte Bardot qui a financé la castration de 57 mâles en 2020, reconnaît qu’il ne s’agit là que d’« un pansement sur une hémorragie ».
« La seule solution, c’est de tous les castrer ! »
« Si on ne fait rien, il va y en avoir 200 supplémentaires au printemps », s’inquiète le carrossier.
De son côté, Véronique Tardy, adjointe au maire de Marignane, chargée de la condition animale, assure : « Nous avons trouvé le budget, en partenariat avec la Fondation Brigitte Bardot, pour en castrer encore une centaine supplémentaire en décembre 2021. Mais, contre toute attente, le président de l’association Krokmou a refusé l’opération. » Ce dernier répond : « La seule solution, c’est de tous les castrer ! »
La situation semble dans l’impasse, chacun se renvoyant la responsabilité de la propriété de ces animaux sauvages. Le seul point sur lequel la mairie et l’association Krokmou s’entendent, c’est le fait de ne pas vouloir euthanasier les cochons.
« Ce n’est pas, et ça n’a jamais été, mes cochons ! Ça a toujours été des cochons sauvages qui arrivaient dans mon entreprise par le bois », rappelle Thierry Domert, qui assure que « tant qu’ils seront là, ils auront à manger et à boire ».
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