Le 31 décembre, une quinzaine de migrants ont été interceptés dans le port de Boulogne-sur-Mer au moment où ils s’apprêtaient à larguer les amarres direction l’Angleterre.
C’est la capitainerie du port de Boulogne-sur-Mer qui a donné l’alerte dans la soirée du 31 décembre après avoir remarqué des allées et venues suspectes à bord du chalutier le Caprice des temps II amarré quai Gambetta.
Les forces de l’ordre se sont ensuite rendues sur place et ont appréhendé une quinzaine d’individus en situation irrégulière originaires du Moyen-Orient – 14 personnes se déclarant de nationalité iranienne selon l’AFP, 17 ressortissants irakiens d’après La Voix du Nord – dont une femme et ses deux enfants en bas âge.
« Pour une fois, l’interpellation a eu lieu avant que le bateau ne quitte le port, ce qui montre que les surveillances policières sont plus efficaces », a expliqué le procureur de la République Pascal Marconville à l’AFP.
« Ceux qui tentaient de leur faciliter le passage étaient en train de fracturer le bateau », poursuit le magistrat.
M. Marconville a toutefois ajouté que les autorités n’avaient pas été en mesure d’identifier de passeurs parmi les personnes interpellées.
« Après enquête de la police aux frontières (PAF), on n’a pas vraiment identifié de passeurs parmi eux, c’était des gens qui tentaient de bénéficier d’un passage. »
La PAF rechercherait donc deux hommes soupçonnés d’être les passeurs qui auraient « réussi à échapper à la police ».
« Mais ça peut être plus, ces réseaux sont organisés de façon pyramidale », précise le procureur.
Depuis quelques semaines, les tentatives de traversée de la Manche se multiplient. Dans la nuit du 22 au 23 décembre, 16 migrants avaient déjà été interceptés à 11 km des côtes boulonnaises après avoir dérobé un bateau de pêche baptisé Sainte Catherine.
Mi-novembre, c’est le fileyeur L’Épervier que des clandestins avaient « emprunté » quai Gambetta pour rallier l’Angleterre. Le propriétaire avait mis 10 jours pour récupérer son bien qui avait ensuite dû être remis en état avant de repartir pêcher.
D’après l’hebdomadaire Valeurs actuelles, près de 500 migrants ont tenté de traverser la Manche pour rallier la Grande-Bretagne depuis la France en 2018. Ils n’étaient que 13 en 2017.
Une situation préoccupante qui a conduit les ministres de l’Intérieur français et britannique à se rencontrer le 30 décembre pour renforcer leur collaboration et discuter des modalités d’un « plan d’action renforcé » qui devrait être mis en place dans les prochaines semaines.
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