L’association Sea Shepherd, ONG de défense des océans, a annoncé lundi avoir déposé plainte auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) contre l’aquarium Nausicaà après la mort prématurée des trente requins-marteaux du centre aquatique basé à Boulogne-sur-Mer.
Le dernier de ces requins-marteaux, arrivé d’Australie il y a huit ans, est mort jeudi d’une infection causée par un champignon.
« En 2011, l’aquarium de Boulogne-sur-Mer avait déjà capturé dans leur milieu naturel vingt requins marteaux juvéniles, l’année dernière, une dizaine de bébés avaient encore été capturés dans une nurserie. Tous sont morts dans les bassins de Nausicaà. Pourquoi, après l’échec retentissant de 2011, l’aquarium de Boulogne-sur-Mer a-t il persisté à vouloir exhiber ces animaux fragiles, menacés et dont la longévité dans leur milieu naturel excède de loin celle d’une vie captive ? », s’insurge Sea Shepherd dans son communiqué.
L’association exige que « toute la lumière soit faite », notamment concernant les causes de cette mortalité, « les conditions dans lesquelles les requins-marteaux ont été prélevés dans leur milieu naturel », celles dans lesquelles ils ont été « détenus » dans l’aquarium, l’attribution de « l’autorisation d’ouverture », ou encore la « vérification scientifique des arguments liés à la préservation de l’espèce » soulevés par la direction pour justifier l’élevage de requins.
En annonçant jeudi la mort de l’animal, le centre aquatique avait tenu à préciser que le requin-marteau est une espèce « fortement menacée » dans la nature, en raison notamment de la pêche à l’aileron et du braconnage, et que sa présence dans l’aquarium « avait pour mission de sensibiliser (les) visiteurs à la beauté et à la fragilité de cet animal, de mieux le connaître et observer ses comportements pour apprendre à le protéger encore mieux dans son milieu naturel ».
Mais pour Sea Shepherd, « seul l’appât du gain, couplé à une incompétence et une irresponsabilité flagrantes peuvent expliquer cette hécatombe » et « l’alibi de la protection pour justifier une exploitation commerciale d’espèce menacée est insupportable » car, « contrairement aux mensonges de l’industrie de la captivité, la vie n’est ni plus douce ni plus longue pour les animaux détenus ».
« Si Nausicaà souhaite réellement aider à protéger les requins-marteaux (…) les trois millions d’euros de fonds publics engloutis dans ce projet d’exhibition auraient dus être investis dans la lutte contre le braconnage », jugent encore les militants.
Pour eux, l’aquarium doit « rendre des comptes sur ce qui s’est réellement passé, d’autant plus que ses financements sont très largement publics ».
D. S avec AFP
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