Le bouquetin est un animal emblématique des massifs alpins, il a été introduit dans les années 70. Bénéficiant du statut d’espèce protégée, il a continué à prospérer à l’abri des fusils de chasse.
À cause d’une maladie, la brucellose, sa vie pourtant est en danger. Tout a démarré dans l’année 2012. Un bovin d’ un élevage du Grand-Bornand (Haute-Savoie) est infecté. Les autorités suspectent une contamination par la faune sauvage et des prélèvements sont effectués sur 22 bouquetins. Dix analyses (45 %) se sont révélées positives. Le cheptel laitier avait alors dû être euthanasié.
Deux enfants étaient tombés malades. Des campagnes de tirs sévères avaient été ordonnées dans la foulée par le précédent préfet.
Pour cette année, le préfet de Haute-Savoie, Pierre Lambert, a annoncé qu’une nette priorité sera donnée aux captures, plutôt qu’aux tirs, pour réduire le nombre de bouquetins atteints de brucellose dans le massif du Bargy.
M. Lambert présentait, vendredi dernier, le plan annuel destiné à abaisser la prévalence (20% actuellement) de cette maladie infectieuse que redoutent les éleveurs par la combinaison de captures – au cours desquelles seuls les animaux positifs sont euthanasiés, les autres relâchés – et de tirs indiscriminés sur les bouquetins impossibles à capturer, une méthode qui mécontente les écologistes.
En 2019, les opérations concerneront un total de 50 bouquetins en privilégiant le plus possible les captures. Les tirs ne commenceront pas tout de suite, ne concerneront qu’un maximum de 20 bêtes, et ne seront pratiqués par les agents de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) que sur un seul secteur du Bargy.
En 2018, l’arrêté prévoyait un maximum de 50 captures et de 20 tirs dans trois secteurs du Bargy : finalement 48 bouquetins ont été capturés, dont 6 étaient positifs, et six ont été tués à distance, dont un était positif.
En 2017 et 2018, « nous n’avons pas complètement utilisé » les droits de tirs autorisés par le Conseil national de protection de la nature (CNPN) a rappelé M. Lambert, « pour des raisons de sensibilité locale, que je respecte ».
Le préfet a cependant relevé que le taux de brucellose chez les bouquetins du Bargy (350 sur un total de 10 000 dans toutes les Alpes) ne baissait plus depuis 2016. « Il faudra sans doute solliciter le CNPN (Conseil national de protection de la nature) pour une nouvelle campagne de trois ans afin de faire descendre ce taux en-dessous de 10% », a-t-il prévenu.
D’autre part, plusieurs associations de défense de l’environnement se mobilisent et appellent à dire « non » à ce nouveau plan d’abattage. La FNE (Fédération des associations de protection de la nature et de l’environnement), la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), l’ASPAS ( Association pour la protection des animaux sauvages) ou WWF (World Wildlife Fund ou Fonds mondial pour la nature) critiquent le projet d’arrêté préparé par la préfecture « sous la pression du lobby agricole », estiment-elles.
Selon le communiqué des associations, sur 476 bouquetins abattus sur le Bargy entre 2012 et 2018, seuls 130 avaient été préalablement analysés comme porteurs de la brucellose. Il reste aujourd’hui 300 animaux dont 30% seraient porteurs de la maladie.
D. S avec AFP
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