Trois ans après sa désillusion des Jeux de Tokyo, le boxeur Français Billal Bennama a pris la médaille d’argent des -51 kg, jeudi aux JO de Paris, un titre de vice-champion olympique qui fait le bonheur du Toulousain.
Dans l’arène surchauffée de Roland-Garros, Bennama, 26 ans, a été battu aux points, à l’unanimité des juges, contre l’Ouzbèke Hasanboy Dusmatov. Il apporte tout de même sa troisième médaille à la boxe tricolore, après l’argent de Sofiane Oumiha (-63,5 kg) et le bronze de Djamili-Dini Aboudou Moindze (+92 kg).
Alors que la médaille d’argent d’Oumiha jeudi était teintée de regrets, celle de Bennama a semblé beaucoup plus heureuse. « Je ressens beaucoup de joie, très satisfait de ce que j’ai accompli », a-t-il déclaré d’un ton calme et posé à l’issue de son combat.
Entré sur le ring vers 22h45, Bennama a été accueilli par une Marseillaise assourdissante et des « Billal, Billal » descendant des tribunes.
Poussé par les 15 000 spectateurs
Poussé par les 15.000 spectateurs du célèbre court Philippe-Chatrier, le Français d’1,78 m s’est montré mobile face aux accélérations de Dusmatov, un adversaire dur au mal et difficile à manoeuvrer avec son gabarit de poche (1,56 m). Au terme des trois rounds, l’Ouzbèke a été déclaré vainqueur à l’unanimité (5-0) face à Bennama, pas assez tranchant.
A l’annonce du verdict des juges, le Français a accepté la décision avec le sourire. Puis c’est le poing levé qu’il a reçu sa médaille sur le podium, rendant au public ses applaudissements. Une belle récompense pour le Toulousain, trois ans après sa désillusion des Jeux de Tokyo, où il avait été éliminé dès son entrée en lice.
« Dégoûté » de son sport et de ses polémiques d’arbitrage à répétition, il avait failli tout arrêter avant de retrouver le plaisir de boxer à la faveur d’une médaille de bronze mondiale quelques mois plus tard.
« Je finis 2024 en beauté donc je suis très content »
« C’est vrai que j’ai eu un gros parcours depuis Tokyo, ça va de mieux en mieux. J’ai eu de très bons résultats et je finis 2024 en beauté donc je suis très content », a déclaré le désormais vice-champion olympique.
Eduqué à la boxe depuis ses 4 ans, Bennama a évidemment eu une pensée pour son père Mohamed, figure de la boxe tricolore, également ancien entraîneur du champion du monde Mahyar Monshipour, avant d’imaginer leurs retrouvailles. « J’espère pouvoir contenir mes larmes, mais ça va être dur face à lui. Il m’a tellement donné, il a tout fait pour qu’on puisse être au mieux depuis tout jeune. Donc lui ramener une médaille aux Jeux Olympiques, pour moi, c’est le plus beau cadeau. Et qu’il me dise qu’il est fier de moi, pour moi ça vaut une belle médaille d’or. »
Il ne partait pas favori face à Dusmatov
Après deux combats difficiles, Bennama avait arraché sa place en finale en venant à bout de l’insaisissable Dominicain Yunior Alcantara Reyes en demie. « Il a quand même fait quatre combats durs, il a eu le tableau le plus dur selon moi, c’était vraiment quatre finales », a réagi son entraîneur Malik Bouziane.
Dans le combat pour le titre, il ne partait pas favori face à Dusmatov, qui l’avait déjà battu, par arrêt de l’arbitre, en finale des Championnats du monde 2023.
Malgré un esprit revanchard, le Français a été dominé par l’Ouzbèke de 31 ans, qui se coiffe d’une deuxième couronne olympique après un premier titre remporté à Rio en 2016.
Avec ses trois médailles sur l’ensemble de la compétition, la boxe hexagonale lave l’affront du zéro pointé des JO de Tokyo en 2021, sans toutefois égaler la moisson historique de six médailles dont deux en or à Rio.
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