Ils ont agi avec sang froid, sans ouvrir le feu. Quatre malfaiteurs casqués et masqués dont un au moins portait un fusil d’assaut ont braqué jeudi après-midi une boutique de luxe Chanel d’horlogerie et de joaillerie, près de la place Vendôme, au cœur de Paris.
Les quatre personnes ont pris la fuite sur un scooter et une moto, a ajouté une source policière auprès de l’AFP, précisant qu’il n’y avait pas de blessé.
La boutique de luxe est située rue de la Paix, non loin de la place Vendôme, connue pour ses joailliers de renom. Le montant du butin n’était pas communiqué en fin d’après-midi.
La brigade de répression du banditisme (BRB), saisie de l’enquête, s’est rendue sur place, selon la préfecture de police de Paris. L’enquête a été ouverte pour « vol à main armée » et les investigations confiées à la BRB et au 1er District de police judiciaire (DPJ), a précisé à l’AFP le parquet de Paris.
Le braquage a été filmé par un employé du quartier, qui a posté sa vidéo sur les réseaux sociaux : on y voit quatre personnes habillées de noir, casquées et encagoulées. Trois sortent de la boutique, tandis que la quatrième, sur la moto, porte un fusil d’assaut en bandoulière. Deux partent sur un scooter noir de grosse cylindrée, les deux autres sur la moto, également noire.
Aucune précipitation de leur part, hormis quand elles prennent la fuite : le passager du scooter fait alors un geste de la main, signifiant de partir vite.
Celui qui « faisait le guet » près de la moto, « était très calme, très posé. Il n’était pas agressif », a raconté à l’AFP Jean Laville, 48 ans, du restaurant « La petite régalade » tout proche. « J’ai pris une photo de sa moto, il m’a vu. Il n’a pas du tout été agressif. Des gens filmaient en face, à aucun moment il n’a pris sa Kalachnikov pour les dissuader, leur faire peur ».
Selon M. Laville, le braquage a duré « sept à huit minutes ». « C’était assez surprenant, a-t-il dit, de voir cette personne, dans le carrefour, très calme, pas du tout inquiet de la suite ». Mais, ajoute-t-il aussitôt, « dans le quartier, c’est pas très étonnant ce genre de choses, avec tous les joailliers qu’on a ! »
Peu après les faits, la rue de la Paix a été bouclée par un cordon de sécurité et des effectifs de police étaient postés devant la boutique au rideau métallique baissé, a constaté un journaliste de l’AFP.
Anastasia Martino, 26 ans, vendeuse dans un magasin de costumes situé en face, raconte qu’il était un peu plus de 15H00 quand le braquage a eu lieu. « J’étais en train de fumer une cigarette avant mon déjeuner quand j’ai vu un homme seul avec une kalachnikov sur une moto ».
« Deux minutes plus tard, trois autres hommes sont sortis avec des gros sacs noirs. Ils avaient aussi des armes automatiques et sont montés sur deux motos et partis très vite », a-t-elle ajouté.
Pour Cyril, 31 ans, superviseur dans le même magasin que la jeune femme, ce n’était « pas des pros, car ça a bien duré dix minutes ». « Il y a même des gens qui ont traversé devant le guetteur sans se rendre compte qu’il était armé », a-t-il dit à l’AFP.
« Un client nous a prévenus. On a immédiatement appelé la police, qui ne nous a pas crus. On a dû rappeler, a-t-il affirmé, pour qu’ils nous prennent au sérieux et qu’ils interviennent. »
« Le temps que les flics arrivent, les types étaient déjà sûrement sortis de Paris avec leur TMax », a renchéri Jérémy Vansterberghe, employé du même magasin de vêtements.
L’été et l’automne derniers, plusieurs braquages de boutiques de luxe avaient été commis dans la capitale, selon des modes opératoires divers.
Fin juillet, un homme à trottinette avait fait main basse sur environ deux millions d’euros de marchandises dans une enseigne Chaumet, près des Champs-Élysées. Il avait été interpellé avec son complice, le lendemain, et l’essentiel du butin retrouvé.
Le 7 septembre, une bijouterie de l’enseigne Bulgari, place Vendôme avait aussi été dévalisée, pour un préjudice évalué à 10 millions d’euros. Deux membres de l’équipe de braqueurs avaient été interpellés le même jour à la suite d’une course-poursuite.
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