Fermement décidées à défendre leur projet de construction d’un grand centre religieux catholique à Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche), les religieuses ont affronté les militants écologistes venus stopper les travaux, ce lundi 16 octobre. Elles ont notamment tenté de mettre ces opposants dehors et ont formé une chaîne humaine autour des engins de chantier.
Après une première action menée le 12 octobre dernier, une trentaine de militants écologistes ont de nouveau manifesté leur désapprobation concernant le chantier d’extension de centre religieux sur le Site Notre Dame des Neiges, à Saint Pierre de Colombier. Ayant connu bien des déboires depuis 2018, le chantier a effectivement été le témoin d’un moment d’agitation, ce lundi 16 octobre. Des membres du collectif écologique Les Amis de la Bourges s’étaient rendus sur place, bien décidés à stopper toute reprise des travaux, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Mais les religieuses de la Famille missionnaire ont résisté, avec les moyens du bord.
Un plaquage réussi !
Le chantier, que l’État avait fait stopper en octobre 2020, avait repris à la fin de l’année dernière. Ce lundi 16 octobre, après avoir réussi à franchir les barrières de sécurité, une trentaine de militants écologistes se sont introduits sur cette propriété privée en toute illégalité. Mais les religieuses se sont mises en travers de leur route.
Les deux camps se sont affrontés vers 8 heures du matin et quelques heurts ont même éclaté. Sur une vidéo dévoilée par France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, on peut voir une religieuse intercepter un militant en train de courir avec deux tuyaux dans les mains. Celui-ci jette ensuite les tuyaux en demandant à l’un de ses acolytes de les casser, ce qu’il exécute aussitôt. La religieuse, toujours agrippée au militant, réussie à le faire tomber à terre tout en chutant elle aussi, entraînée par le mouvement. Après environ une heure d’affrontements, la situation s’est enfin calmée. Une dizaine d’agents des forces de l’ordre sont également intervenus sur le site, précisent nos confrères.
Énorme ! La bonne sœur qui plaque un écologiste… du grand spectacle en Ardèche où des religieuses défendent le chantier d’un futur centre religieux face aux militants qui bloquent à cause de l’impact sur l’environnement.
? @ferro_nicolas
☝️plaquage non réglementaire pic.twitter.com/3wSyO7s3LO— Léo Chapuis (@leo_chapuis) October 16, 2023
Les religieux forment un cercle autour d’une tractopelle, tout en chantant
Le co-président de l’association pour l’avenir de la vallée de la Bourges, Sylvain Hérenguel, a expliqué à France 3 qu’il « ne s’attendait pas à ça ». Il aurait voulu que les religieuses « soient un peu raisonnables pour l’ordre public ». Mentionnant que ces religieux « ont décidé de passer à la violence », il a précisé avoir été pris à partie trois fois par cinq personnes qui ont voulu le mettre dehors. « Là, ils ont décidé de protéger le chantier par leurs actes et leur corps », a-t-il poursuivi. Afin de protéger le chantier, les religieux ont en effet encerclé une tractopelle en se tenant la main, tout en entonnant des chants religieux.
Ce mercredi 11 octobre, l’association de Sylvain Herenguel a déposé plainte, souhaitant « défendre des terres agricoles qui pourraient servir aux générations futures », a souligné le militant. En avril dernier, TF1 rapportait que, selon ces opposants, ce projet était « démesuré » et allait détruire la vallée, la construction d’une basilique de 3500 places et 50 mètres de haut étant prévue, avec une passerelle permettant de passer au-dessus de la rivière comme on peut le voir sur le site de Famille missionnaire de Notre-Dame (FMND), le tout pour la somme totale de 18 millions d’euros.
Religieuses VS écologistes. A Saint-Pierre-de-Colombier (#Ardèche), formées en chaîne humaine, les bonnes sœurs se mobilisent pour la poursuite des travaux du centre religieux.https://t.co/6CttUo0qH8 pic.twitter.com/C4EH9sArak
— France 3 Rhône-Alpes (@F3Rhone_Alpes) October 16, 2023
Découverte d’une plante protégée sur le site
Par ailleurs en mai dernier, une plante protégée du nom de reseda de jacquin a été découverte sur ce site et les opposants assurent que la communauté religieuse n’a pas demandé les dérogations nécessaires avant de reprendre le chantier. L’Office français de la biodiversité a effectivement confirmé la présence de cette petite plante parfumée sur le site. Les militants craignent aussi les nuisances générées par l’afflux de pèlerins et pensent que le site va ainsi se détériorer.
Mais pour le père Bernard Pinède – qui est le supérieur de la FMND – il s’agit du « projet de Dieu ». Dans un communiqué paru sur le site de la FMND ce vendredi 13 octobre, il est indiqué qu’une petite dizaine d’opposants ont pénétré sur ce chantier la veille, « violant la propriété privée, et empêchant par la force et la violence la poursuite des travaux ». « Deux personnes se sont enchaînées à une pelleteuse. Plusieurs sont restées sur les lieux en toute impunité durant toute la journée », est-il précisé. « Plusieurs plaintes ont été déposées contre ces activistes qui utilisent des méthodes en totale opposition aux lois de la République », est-il encore mentionné dans ce communiqué.
La FMND a également rappelé « sa totale détermination à poursuivre les travaux dans la légalité et à faire valoir ses droits pour cela », remerciant au passage les forces de l’ordre « qui ont assuré le maintien de la paix, mais aussi les artisans, les élus et les habitants de la vallée qui sont nombreux à lui apporter son soutien ».
Une réunion, organisée par la préfète, devrait se tenir ce jeudi 19 octobre. Elle réunira les différentes parties du projet.
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