ÉCONOMIE

Bras de fer sur les prix : Carrefour retire PepsiCo de ses rayons

janvier 5, 2024 14:30, Last Updated: janvier 5, 2024 15:54
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Carrefour a décidé de retirer de ses rayons les produits du géant américain PepsiCo, qui fait les frais de négociations commerciales tendues sur les prix entre industriels de l’agro-alimentaire et supermarchés.

Chips Lay’s ou Doritos, céréales Quaker, sodas Pepsi ou 7Up, thé sucré Lipton… « Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable », assure le géant de la distribution alimentaire Carrefour dans les rayons de ses grandes surfaces de France.

Selon une source au fait du dossier interrogée par l’AFP, le déréférencement porte aussi sur les magasins Carrefour de Belgique, d’Espagne et d’Italie.

L’ensemble du secteur de la distribution en France montre ses muscles jusqu’à la conclusion des négociations, qui opposent jusqu’à fin janvier les supermarchés et hypermarchés aux plus gros industriels. L’objectif : déterminer les conditions de vente (prix d’achat, place en rayon, calendrier promotionnel…) d’une large part des produits vendus en grandes surfaces.

« Les discussions avec Carrefour ont lieu depuis de nombreux mois et nous continuerons à le faire de bonne foi pour faire en sorte que nos produits soient disponibles », a réagi une porte-parole de PepsiCo, sans plus commenter les négociations actuelles.

Les grandes surfaces disent recevoir surtout des demandes de hausses de tarifs, et le grand rival de PepsiCo, Coca-Cola, disait en novembre réclamer une augmentation moyenne de 7%. « C’est rare que le distributeur prenne ainsi à partie les consommateurs et ses clients », observe un des concurrents de Carrefour, sous couvert d’anonymat, y voyant « une façon de faire pression sur l’industriel ». Mais « c’est de bonne guerre ».

Le déréférencement n’est « jamais un jeu gagnant »

La séquence des négociations ne manque pas non plus de formules choc et de provocations. Le représentant de la chaine E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, se faisait par exemple fort de « casser la gueule à l’inflation ».

Quelques mois plus tôt, Intermarché, troisième acteur du secteur en France, s’y était essayé sur le ton humoristique, reprochant au fabricant du savon Petit Marseillais d’être « fada », ou aux surgelés Findus de jeter « un froid » avec des demandes jugées déraisonnables. La campagne n’est plus en cours.

Quant au déréférencement, plusieurs enseignes l’ont déjà pratiqué. Mais ce n’est « jamais un jeu gagnant », a expliqué M. Leclerc, évoquant des négociations « très dures ».

« Les consommateurs ne veulent pas payer cher mais s’ils n’ont pas leurs produits, ils ne sont pas contents et vont chez le concurrent », a-t-il admis sur la radio Franceinfo. Le prix des paniers de course à gonflé en moyenne de 20% lors des deux dernières années.

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