Coup dur pour les Bretons : le fameux soda Breizh Cola a été racheté par le géant de l’agroalimentaire normand Agrial. Alors que les réactions sont vives sur les réseaux sociaux, Agrial assure que la fabrication du Breizh Cola se fera toujours en Bretagne et que sa coopérative n’est plus uniquement normande comme à ses débuts.
Véritable symbole breton, le Breizh Cola a été lancé en 2002 à la suite d’une idée folle de deux amis. Le succès pour « le Cola du Phare Ouest » est au rendez-vous avec le cap de 1 million de bouteilles produites atteint dès 2004. Les propriétaires viennent d’annoncer la vente de l’entreprise, ainsi que celle de la brasserie Lancelot qui leur appartient aussi, au groupe Agrial.
Cependant, la vente du produit toujours connu pour sa forte identité bretonne est vue comme une trahison par certains internautes et ravive la bataille entre les deux régions pour le Mont-Saint-Michel.
« On veut le Mont en échange. Y’a pas de discussions possibles. Et il faut renommer en Normand’Cola pour éviter la confusion pour le consommateur », écrit un utilisateur de Twitter.
« Les Normands rachètent Breizh Cola ! C’est un scandale ! Déjà qu’ils nous ont piqué le Mont Saint-Michel ! » s’exclame un autre internaute sur Facebook.
Du côté des fondateurs de Breizh Cola et du nouveau propriétaire de la marque de soda, on défend le fait que l’identité de Breizh Cola sera respectée. D’autant plus que la coopérative Agrial est plus bretonne qu’on ne le pense.
« Certes tout est parti au début des années 2000 d’une histoire de fusion entre coopératives normandes (celles de la Manche, de l’Orne et du Calvados) mais Agrial aujourd’hui, c’est la coopérative du grand Ouest avec des bureaux à Nantes et à Rennes qui emploient plus de monde qu’à Caen, siège historique. Et un quart des agriculteurs-adhérents sont de Bretagne », explique à France 3 Sarah Deysine, directrice de la communication d’Agrial.
« Il n’y a pas de trahison », assure de son côté Stéphane Kerdodé, PDG sur le départ, au Télégramme. « Sur les 15 000 salariés d’Agrial, 3 500 sont en Bretagne chez Loïc Raison, maître Jacques et Kerisac. Je préfère vendre à un groupe d’agriculteurs qu’à un fonds d’investissement luxembourgeois ou une entreprise étrangère. Breizh Cola et Lancelot vont rester autonomes. »
Il s’agit finalement d’une suite logique puisque Agrial était déjà actionnaire minoritaire – environ 40 % des parts depuis 2010 – de l’entreprise Phare Ouest, créée pour la commercialisation du Breizh Cola il y a 18 ans.
Autre point important pour l’identité bretonne du cola breton : « Le futur patron de Phare Ouest sera un Breton : Laurent Guillet, directeur commercial de la cidrerie Kérizac », précise Sarah Deysine à Ouest-France.
Au milieu de la polémique sur le « vol » du Breizh Cola par les Normands, certains internautes ont de leur côté décidé de défendre la décision des fondateurs du cola breton. « C’est surtout qu’il voulait que cela reste en France. C’est tout à son honneur », assure une internaute dans un groupe Facebook regroupant des habitants du nord-ouest du Finistère.
Alors, au lieu de voir la vente de Breizh Cola comme une trahison, ne serait-ce pas l’occasion pour les Bretons de faire la paix avec leurs voisins en ces temps de crise ? « Allez la Bretagne, la Normandie, la Loire Atlantique, on se soutient les coudes », suggère cette utilisatrice de Facebook.
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