Lula débute dimanche son troisième mandat de président du Brésil, un retour au pouvoir célébré par des centaines de milliers de sympathisants de gauche attendus pour une « grande fête populaire » à Brasilia en présence de nombreux chefs d’État, mais sous haute surveillance policière.
Les forces de sécurité seront « mobilisées à 100% » pour l’investiture de Luiz Inacio Lula da Silva, ont indiqué les autorités, après une tentative d’attentat à la bombe à la fin de la semaine dernière, près de l’aéroport. Au moins 8000 policiers seront déployés.
Une marée rouge de militants devrait déferler ce 1er janvier dans la capitale à l’architecture futuriste où l’ancien ouvrier de 77 ans retrouvera la fonction suprême 12 ans après l’avoir quittée à l’issue de deux mandats (2003-2010).
L’événement promet d’être festif, avec une trentaine de concerts avant et après les cérémonies officielles, le tout organisé par la future Première dame Rosangela « Janja » da Silva.
Lula sera officiellement président après avoir prêté le serment de respecter la Constitution devant le Congrès.
Mais l’image qui devrait faire la une des journaux du lendemain sera le moment où le tribun à la barbe emblématique montera la rampe qui donne accès au Palais présidentiel de Planalto, joyau architectural signé Oscar Niemeyer.
C’est à ce moment-là que Lula doit recevoir l’écharpe présidentielle de soie jaune et verte, sertie d’or et de diamants.
La tradition veut qu’elle lui soit remise par le président sortant, mais la présence de Jair Bolsonaro lors de cette cérémonie est jugée hautement improbable.
Depuis sa défaite d’une courte marge (50,9%-49,1%) au second tour le 30 octobre, le chef de l’Etat n’a pas reconnu explicitement le résultat du scrutin et a passé la plupart du temps reclus dans sa résidence officielle de l’Alvorada.
Selon la presse brésilienne, il devrait passer le Nouvel An en Floride, aux États-Unis, et donc être absent du Brésil le jour de l’investiture.
Une autre tradition pourrait être sacrifiée : le défilé du président élu dans une Rolls-Royce noire décapotable. Lula pourrait utiliser à la place une voiture blindée, pour des raisons de sécurité.
La décision sera prise « au dernier moment » a révélé mardi Flavio Dino, futur ministre de la Sécurité publique.
Le dispositif de sécurité a été considérablement renforcé après la découverte samedi dernier d’un engin explosif dans un camion-citerne près de l’aéroport de Brasilia.
Le suspect a été arrêté. Ce partisan de Jair Bolsonaro a révélé, selon ses déclarations à la police publiées par la presse, qu’il avait l’intention de « provoquer le chaos » et « l’intervention des forces armées » afin d’« empêcher l’arrivée du communisme au Brésil ». Un nombre d’armes impressionnant a été trouvé à son domicile.
Un juge de la Cour suprême a suspendu mercredi jusqu’au 2 janvier le port d’armes pour la plupart des civils.
Deux mois après l’élection, des bolsonaristes campent toujours devant des casernes pour réclamer une intervention militaire.
Malgré ces inquiétudes pour la sécurité, près de 300.000 personnes sont attendues à Brasilia, arrivant en avion, autocar ou covoiturage, contre quelque 115.000 pour l’investiture en 2018 de Bolsonaro, selon la presse.
La future Première Dame, « Janja », a promis une « grande fête populaire », avec des concerts répartis sur deux scènes, et une programmation des plus éclectiques avec des têtes d’affiche comme la drag queen Pabllo Vittar ou la légende vivante de la samba Martinho da Vila.
La foule sera massée sur la pelouse de l’immense Esplanade des ministères, près de la Place des Trois Pouvoirs, où se côtoient le palais de Planalto, le Congrès et la Cour suprême.
Au moins 53 délégations étrangères sont attendues pour l’investiture, avec 17 chefs d’État, dont les présidents d’Allemagne ou de l’Argentine voisine, mais aussi le Roi Felipe VI d’Espagne. La France sera représentée par Olivier Becht, ministre délégué chargé du Commerce extérieur.
Le président américain Joe Biden, qui avait assisté en tant que vice-président à l’entrée en fonction de Dilma Rousseff en 2015, a décidé d’envoyer à Brasilia sa secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland, première amérindienne jamais nommée dans un gouvernement fédéral.
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