Depuis 40 ans, Daniel Testard exerce la profession de boulanger d’une manière assez particulière, privilégiant la liberté et le respect de la nature et de l’humain plutôt que le profit. Installée dans un petit village du Morbihan, sa boulangerie qui s’appelle Gallopain vient de se faire poursuivre en justice par un groupe qui utilise ce nom depuis 2015.
Son pain est bio – sans être certifié – et réalisé avec des blés anciens, de l’eau de pluie et une recette de levain du XVIIe siècle. Sa boutique est ouverte à toute heure du jour et de la nuit à ses clients qui gèrent eux-mêmes la caisse et ne savent jamais si le boulanger sera sur place quand ils viendront chercher leur pain, rapporte le magazine La ruche qui dit oui.
Daniel Testard est un boulanger atypique, installé à Quily, un tout petit village de 350 habitants dans le Morbihan. Il a trouvé son équilibre entre son métier, sa vie de famille et ses passions (jardinage, écriture, musique, astrologie humaniste etc) en ne faisant du pain que deux jours par semaine avec des fournées de 300 pains, cuits au feu de bois et réservés à l’avance par ses 150 clients.
SideWays #8 – Daniel, le boulanger qui réinventa son métier pour se libérer ! from SideWays on Vimeo.
« Fièrement hors-la-loi »… mais attaqué sur un autre plan
S’il ne cache pas qu’il est hors-la-loi sur bien des aspects, et même « fièrement hors-la-loi », ce n’est pas sur la question de l’utilisation de l’eau de pluie ou des blés anciens qu’il a récemment été attaqué en justice, mais sur… le nom de sa boulangerie.
En effet, sa boulangerie s’appelle Gallopain depuis 40 ans, un nom qu’il n’a jamais déposé, rapporte le journal local Le Ploërmelais. Le 14 mars 2022, Daniel Testard a reçu une mise en demeure d’arrêter d’utiliser ce nom, envoyée par l’avocate de la SARL Le Pétrin de Coatmen. Cette entreprise familiale basée à Ploumagoar (Côtes-d’Armor) utilise la marque « Les Gallo’Pains » depuis fin 2015.
« Sa demande est que je cesse immédiatement et définitivement toute utilisation de l’appellation Gallopain », raconte Daniel Testard. « À quelques caractères près, leur boulangerie porte sensiblement le même nom – Gallo’pains – et ils l’ont déposé à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle, NDLR) pour en faire une marque. »
Garder son nom, coûte que coûte
Le boulanger qui a réinventé son métier et qui a fui ce qu’il appelle « le goulag de la boulange » n’a évidemment pas aucune intention de se laisser faire ni de se « mettre à genoux devant un marchand de pain ». Cet homme de convictions a donc pris contact avec un avocat qui a écrit à la SARL Le Pétrin de Coatmen pour lui indiquer que Daniel Testard utilise le nom Gallopain depuis bien plus longtemps, que les deux appellations ne sont pas écrites de la même manière et qu’un risque de confusion est peu probable.
« Je ne veux pas être propriétaire du nom. Mais, je ne veux pas non plus en changer et me faire étouffer », assure le boulanger atypique, prêt à se battre jusqu’au bout pour garder ce nom qui évoque le pays Gallo, quitte à être « menotté et encadré par deux gendarmes » s’il le faut.
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