Pas question d’augmenter le prix de sa baguette : Jean‑Baptiste Abgrall, boulanger à Locmaria‑Plouzané dans le Finistère, a fait un choix pour ne pas faire subir une nouvelle hausse des prix à sa clientèle. Sa solution ? Retirer l’emballage papier dans lequel il vendait le pain.
Les hausses de prix impactent tout le monde, entre autres les boulangers qui doivent faire face à toutes sortes d’augmentations : la farine est passée de 45 à 90 euros la tonne, et il y a aussi l’énergie, le carburant et le prix de la main d’œuvre. En plus de tout ça, il y a le papier qui a augmenté de 20 %, rapporte France 3.
Au total, pour une boulangerie comme celle de Jean‑Baptiste Abgrall, l’emballage papier représente une dépense de 7 000 à 8 000 euros par mois, explique le patron des Délices de Lanvenec au Télégramme, tout ça pour « ce morceau de papier qui évite de mettre des miettes dans la voiture et qui, au final, termine à la poubelle ».
« Les gens en ont marre de voir que tout augmente »
Dans la dernière année, il a déjà dû augmenter ses prix de 10 à 15 %. Rien que l’augmentation récente du prix de la farine représente environ un centime de plus pour le coût de production de chaque pain. « Un emballage par pain coûte un centime. Donc j’ai fait le choix de supprimer le papier car les gens en ont marre de voir que tout augmente. »
C’est après avoir passé au peigne fin toutes ses dépenses que le boulanger a décidé de couper sur celle‑là, qui n’est pas indispensable. Sans compter que « d’un point de vue écologique, c’est pas plus mal de ne plus l’utiliser », remarque l’entrepreneur de 27 ans qui a repris l’affaire familiale l’année dernière.
« C’était déjà ainsi dans les années 1970 »
« Le 1er mai, nous liquidons les derniers sacs à baguette. À partir du 2, nous vendrons nos pains sans le moindre emballage », précise le boulanger. Les clients sont donc invités à apporter leur propre sac à pain. Ceux qui insistent pourront avoir du papier mousseline prélevé sur le stock réservé aux gâteaux, pour le coût d’un centime, ou un sachet de viennoiseries pour cinq centimes.
« Je n’ai rien inventé. Des confrères le font déjà. Et c’était déjà ainsi dans les années 1970. On emportait le pain sans emballage », explique Jean‑Baptiste Abgrall. « Comme d’autres secteurs d’activités commerciaux qui ont enlevé les emballages de leurs rayons, nous devons jouer le jeu, nous aussi, dans la profession. »
Les clients interrogés par France 3 et par Le Télégramme semblent tous unanimes pour approuver cette mesure. « C’est très bien pour la planète et notre porte‑monnaie », résume l’une d’elles.
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