Ce mardi 1er octobre, la Cour administrative de Nantes a stoppé le projet de construction d’éoliennes sur la commune de Porspoder du fait de la présence toute proche de sites mégalithiques.
« On aurait eu vraiment les pales des éoliennes qui auraient tourné en arrière-plan du menhir dressé », a rappelé Valérie Mallet, la présidente de l’Association de protection de l’Aber Ildut sur France Bleu, après que la la Cour administrative d’appel de Nantes a décidé d’annuler l’arrêté préfectoral autorisant la construction de trois éoliennes terrestres sur le plateau de Larret, à Porspoder au nord de Brest.
L’association avait déposé un recours contre le projet après sa validation par le préfet du Finistère à l’été 2022 en arguant d’une pollution visuelle importante, contrecarrant le paysage culturel historique créé par les menhirs. L’association avait eu recours à des photomontages afin d’alerter sur cette pollution.
« Nous sommes dans une Bretagne authentique, en face d’Ouessant et de Molène, près de la mer d’Iroise, dans un cadre exceptionnel », souligne Valérie Mallet. « Cela constitue une rupture d’échelle totale et un impact visuel excessif, tout à fait catastrophique pour ces menhirs qui sont classés depuis 1883. »
« Le patrimoine est là depuis 6000 ans »
Ce projet de construction d’éoliennes avait déjà été proposé il y a vingt ans, en vain.
Dans son arrêté publié le 1er octobre, la cour administrative d’appel de Nantes estime que le site d’implantation des éoliennes constitue une « atteinte excessive au paysage particulièrement préservé de l’Aber Ildut », du fait d’une côte « très découpée et particulièrement préservée », offrant « de larges vues sur le Parc marin naturel d’Iroise, les îles d’Ouessant et de Molène et le phare du Four ».
Outre ce paysage sauvage préservé, ce sont « les nombreux sites mégalithiques situés sur des points hauts » que la cour a, avant tout, souhaité préservé. Kérouézel, Traon-Igou, Mesdoun, pierres couchées et alignements de Saint-Dénec, dolmen Mezou Poulyot à Kerménou, la présence de ces sites historiques et mythiques millénaires a ainsi été rappelée par la cour.
Le porteur de projet de construction des éoliennes, ERG France, espérait fournir ainsi une puissance annoncée de 9MW, alimentant plus de 12.000 habitants. La projet avait été retoqué, rabaissant la taille des éoliennes de 135m à 120m. Mais, en dépit de « l’urgence énergétique bretonne », mise par l’avocate du porteur de projet, la cour a statué en faveur de l’histoire et de la culture bretonne.
« C’est peut-être un site propice pour l’éolien terrestre en raison de sa situation géographique élevée. Mais le patrimoine est là depuis 6000 ans et ce n’est pas trois éoliennes qui fournissent une énergie intermittente qui vont saccager une telle richesse patrimoniale », a souligné la présidente de l’AP Aber Ildut.
Selon Ouest-France, l’État devra verser 1500 euros de frais de justice aux associations pour la protection de l’Aber Ildut et la sauvegarde des Paysages d’Iroise.
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