Accusé de fuir les questions et fragilisé par une histoire de scène de ménage, Boris Johnson a lancé une contre-offensive ces dernières heures sur les plateaux de télévision et radio, où il a défendu une « sorte d’accord » avec l’Union européenne tout en reconnaissant avoir besoin de « la coopération » de Bruxelles en cas d’échec.
Le favori pour succéder à la Première ministre britannique Theresa May a signifié une nouvelle fois que l’accord de sortie conclu entre la dirigeante conservatrice et Bruxelles en novembre, qui a été rejeté trois fois par les députés britanniques, était « mort ». Mais il a plaidé pour en conserver certains « morceaux utilisables » comme les droits des citoyens européens, à « immédiatement » intégrer à la loi britannique, dans un entretien avec la radio LBC mardi.
« On va avoir besoin d’une sorte d’accord, et c’est bien ce que je vise, pour obtenir une période de transition », clause que prévoyait le plan de Theresa May, a aussi dit l’ancien ministre des Affaires étrangères sur la BBC lundi soir.
Et pour faire peser la balance en faveur de Londres, Boris Johnson se « prépare sérieusement et avec détermination » à une sortie sans accord ou selon les termes de l’Organisation mondiale du commerce, un scénario qu’il affirme ne pas souhaiter tout comme les Européens.
Il a aussi appelé à insuffler « une ambiguïté créative » autour de la facture que devra payer le Royaume-Uni à l’UE à sa sortie, dans le cadre du budget pluriannuel en cours (2014-2020), c’est-à-dire de ne pas dire clairement « quand ni quel montant de cette somme allait être payé ».
« BoJo », 55 ans, a assuré que, lui Premier ministre, son gouvernement n’imposerait « aucune frontière dure (physique,) » en Irlande du Nord le retour d’une frontière entre cette province britannique et la République d’Irlande, membre de l’UE, étant l’un des dossiers épineux du Brexit. Il a également promis que le Royaume-Uni « n’imposerait pas de tarifs douaniers sur les biens qui arrivent au Royaume-Uni ».
Et cela même si, le 31 octobre, jour de la date-butoir du divorce, son pays quittait l’UE sans accord. « Bien sûr, cela ne dépend pas juste de nous. Cela dépend de l’autre côté aussi », a-t-il reconnu, en faisant référence aux dirigeants européens. « Il y a bien sûr un élément très important: celui de la réciprocité et de la coopération ».
Concernant les droits douaniers, « ce qu’on ne peut pas faire c’est utiliser unilatéralement la solution du GATT 24 », une disposition qui prévoit des dérogations aux règles de l’Organisation mondiale du commerce en matière de droits de douane. « Ce que nous pouvons faire est nous mettre d’accord avec nos amis européens et partenaires pour aller de l’avant sur cette base », a-t-il ensuite précisé.
« Ce serait vraiment bizarre que l’UE décide seule d’imposer des droits de douane sur les biens en provenance du Royaume-Uni » en cas de Brexit sans accord, a-t-il poursuivi. « Ce serait un retour au système napoléonien continental ».
Malgré l’insistance des journalistes, il a en revanche refusé de répondre aux questions sur la querelle avec sa compagne Carrie Symonds, 31 ans, qui a fait la une des journaux pendant plusieurs jours. Vendredi, la police londonienne s’était rendue au domicile du couple, après avoir reçu un appel d’un voisin faisant état d’une bruyante dispute, de hurlements et de claquements de porte.
Mais dimanche le couple se trouvait à la campagne, main dans la main, à en croire en tout cas une photo publiée par plusieurs médias. Interrogé par la LBC sur la provenance de cette photo, qui est tombée à pic mais qui montre un Boris Johnson avec une coupe de cheveux différente, selon son interviewer, il a botté en touche, refusant de dire sa date de prise.
« Je ne vais pas commenter l’ancienneté des photos que certains journaux décident de mettre à leur une », a-t-il répondu. « Je ne parle pas de choses qui impliquent ma famille, les gens que j’aime », avait-il dit la veille à la BBC, jugeant « injuste » de « les traîner » dans ses affaires politiques.
E.T. avec AFP
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