Brexit: Britanniques et Européens se donnent deux jours pour tenter une percée

Par Epoch Times avec AFP
6 décembre 2020 06:45 Mis à jour: 6 décembre 2020 06:46

Britanniques et Européens reprennent dimanche leurs négociations à Bruxelles, pour deux jours cruciaux destinés à arracher un compromis sur un accord post-Brexit, un nouveau coup de collier pour conjurer un échec aux lourdes conséquences économiques.

Ce « nouvel effort » a été décidé samedi soir au plus haut niveau par le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, après une suspension des négociations pendant 24 heures vendredi à l’issue d’une semaine infructueuse à Londres.

Pression du calendrier

Les deux responsables feront un nouveau point lundi soir, sous la pression toujours plus intense du calendrier, puisqu’un éventuel accord commercial devra encore être ratifié par les parlements britannique et européen avant d’entrer en vigueur le 1er janvier.

L’Allemagne, qui occupe actuellement la présidence de l’UE, a salué la poursuite des discussions, rappelant qu’elle n’accepterait pas un accord « à n’importe quel prix ».

-Le soleil se couche derrière le palais de Westminster, siège des Chambres du Parlement dans le centre de Londres, le 4 décembre 2020, alors que les discussions se poursuivent à Londres sur un accord commercial entre l’UE et le Royaume-Uni. Photo par Tolga Akmen / AFP via Getty Images.

Un engagement destiné à rassurer les Européens, au moment où des tensions sont apparues cette semaine entre les Vingt-Sept, certains craignant que l’UE n’accorde des concessions trop importants pour éviter un « no deal », selon des sources européennes.

Régler les différends et la pêche

Ces 48 heures s’annoncent à haut risque puisque Boris Johnson et Ursula von der Leyen n’ont pu que constater à nouveau samedi soir « les divergences importantes » sur les trois sujets qui bloquent les discussions depuis mars.

Il s’agit des garanties en matière de concurrence exigées par les Européens en échange d’un accès britannique sans quota ni tarif à leur grand marché, de la façon de régler les différends et de la pêche.

Londres entend récupérer le contrôle des eaux britanniques

Malgré son faible poids économique, cette dernière question est hypersensible pour certains Etats européens, en particulier la France qui a brandi la menace d’un veto si l’accord devait léser ses pêcheurs, libres jusqu’à présent d’accéder aux eaux britanniques, alors que Londres entend en récupérer le contrôle.

« Les trois sujets sont liés entre eux par le fil rouge de la souveraineté côté britannique – le +take back control+ des Brexiteers – et celui de la protection des intérêts des Européens » qui refusent de voir surgir une économie dérégulée à leur porte, souligne une source européenne.

Le négociateur européen Michel Barnier s’est montré prudent sur la reprise des pourparlers. « Nous verrons si nous pouvons avancer », a-t-il dit dans un tweet.

Alors que les Européens disaient vouloir aboutir ce week-end, cette nouvelle séquence de 48 heures ne sera peut-être pas la dernière, tant la saga du Brexit a été riche en rebondissements.

Quel que le soit le résultat lundi soir, la future relation avec Londres devrait de toute façon être l’un des sujets chauds du sommet européen jeudi et vendredi à Bruxelles.

Depuis le départ officiel du Royaume-Uni, le 31 janvier dernier, Londres continue d’appliquer les règles européennes. Ce n’est qu’à la fin de cette période de transition, le 31 décembre, qu’interviendront sa sortie du marché unique et de l’union douanière.

Méfiance des Européens envers Londres

Faute d’accord, les échanges entre Londres et l’UE se feront dès le 1er janvier selon les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, faisant courir le risque d’un nouveau choc économique en plus de celui lié à la pandémie de coronavirus.

Ajoutant encore à la tension des négociations et à la méfiance des Européens envers Londres, un texte très controversé fait son retour lundi devant les députés britanniques: le projet de loi sur le marché intérieur.

Malgré la fureur de Bruxelles, le gouvernement Johnson va réintroduire ses dispositions jugées problématiques par l’UE – expurgées par la chambre haute du Parlement – qui lui réservent la possibilité de passer outre certaines dispositions du traité de divorce conclu il y a tout juste un an. Londres assure qu’il s’agit d’un « filet de sécurité », qui n’aurait plus lieu d’être en cas d’accord.

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