Les négociations se poursuivaient en début de soirée mercredi entre Bruxelles et Londres pour tenter d’arracher un accord sur le Brexit, avec de « bons progrès » même si l’UE restait suspendue à un feu vert britannique, à quelques heures d’un sommet européen.
« De bons progrès et le travail se poursuit », a prudemment lâché le négociateur de l’UE Michel Barnier vers 19H00 GTM devant des journalistes qui le guettaient entre deux réunions au cours desquelles le Français a mis les ambassadeurs de l’UE et des eurodéputés au courant des derniers développements.
Le sommet, prévu pour durer deux jours, doit s’ouvrir vers 13H00 GMT jeudi, sans qu’on en connaisse pour l’instant l’ordre du jour détaillé.
« On y est presque, c’est prometteur », a indiqué à l’AFP une source européenne, rapportant que les points problématiques étaient réglés « sauf l’application de la TVA pour l’Irlande du Nord ». En précisant que le texte négocié ces dernières heures était « fragile politiquement à Londres ».
« On attend l’accord de Londres sur le texte », a indiqué un diplomate européen à l’AFP, ajoutant que pour l’instant les Britanniques n’étaient « pas prêts ». Il estimait par ailleurs que la question de la TVA n’était « pas négligeable ».
Côté britannique, le Premier ministre Boris Johnson a assuré lors d’un conseil des ministres qu’il existait « une chance d’obtenir un bon accord » mais qu’il restait un « certain nombre de questions en suspens ».
Un sommet supplémentaire possible avant le 31 octobre
Le sommet de jeudi et vendredi est théoriquement le dernier avant le divorce entre Londres et l’UE, prévu le 31 octobre, mais l’hypothèse d’un sommet supplémentaire avant la fin du mois a circulé ces derniers jours.
Les négociateurs, M. Barnier mais aussi son homologue britannique Steve Barclay, avaient alimenté l’espoir d’un accord cette semaine.
Les discussions ont porté sur plusieurs questions épineuses, en particulier sur la manière d’éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande, membre de l’UE, et l’Irlande du Nord, partie du Royaume-Uni, afin de préserver la paix sur l’île tout en permettant des contrôles douaniers. Ou encore sur le droit de regard accordé aux autorités nord-irlandaises sur l’accord de divorce.
Dans la proposition de Londres, l’Irlande du Nord reste dans le territoire douanier du Royaume-Uni tout en appliquant les règles européennes pour les produits destinés à l’UE, selon des sources européennes.
Les contrôles se feraient dans les ports et aéroports quand les produits pénètrent en Irlande du Nord, selon les mêmes sources. Leur suivi, qui suppose de faire confiance aux Britanniques, inquiète les Européens qui veulent protéger leur marché.
Le soutien d’une majorité parlementaire au Royaume-Uni est un sujet d’inquiétude pour les 27, échaudés par le rejet du précédent accord qui avait pourtant reçu le feu vert de Theresa May.
L’assentiment du parti unioniste nord-irlandais DUP, que le Premier ministre britannique Boris Johnson a rencontré à trois reprises en trois jours, est essentiel.
Mercredi le chef du European Research Group, une branche eurosceptique du parti conservateur, a indiqué que d’après ce qu’il avait entendu du Premier ministre, « l’accord semble être tolérable ».
La future relation commerciale avec Londres a également été au centre des discussions.
Après le Brexit, le Royaume-Uni sera « un nouveau concurrent » à la porte de l’UE, a mis en garde la chancelière Angela Merkel. Les Européens conditionnent l’ambition de leur future relation avec Londres au respect des règles dans le domaine fiscal, social ou environnemental.
Malgré ces avancées, l’hypothèse d’un report du divorce reste dans tous les esprits, au moins pour le feu vert des Parlements britannique et européen. En l’absence d’accord d’ici le 19 octobre, une loi britannique impose à Boris Johnson de demander un nouveau délai – le troisième -, de trois mois, ce que le Premier ministre a exclu à maintes reprises.
Devant une commission parlementaire mercredi matin, le ministre du Brexit Steve Barclay a confirmé que le gouvernement respecterait la loi. « Mais c’est important que nous sortions le 31 octobre », a-t-il martelé.
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