Une histoire de trafic de stupéfiants plutôt cocasse où un dealer est dénoncé par sa mère.
Ce jeudi 9 juillet, la police a découvert au domicile d’Abdeldjalil Habbar, pas moins de cinq kilos de résine en plaquette, rapporte Le Dauphiné Libéré. L’appartement, situé dans le quartier des Toulouzannes à Briançon, est également occupé par la mère du dealer. Le trafiquant, âgé de 35 ans, a été jugé en comparution immédiate pour trafic de stupéfiants, rébellion et incitation à la rébellion. La comparution a eu lieu ce vendredi 10 juillet après-midi, au tribunal de Gap.
Sa mère avertit la police, du « jamais vu »
C’est la mère du prévenu qui a découvert les stupéfiants, dans la chambre de son fils. Elle a immédiatement appelé les forces de l’ordre la veille du 9 juillet. « C’est ma propre mère qui m’a livré aux flics, c’est du jamais vu dans l’histoire du trafic de stupéfiants », a déclaré le prévenu à son procès.
Le 9 juillet, outre les cinq kilos de résine en plaquette, les trois policiers qui se sont rendus dans l’appartement d’Abdeldjalil Habbar, ont également découvert une centaine de grammes en barrette, 100 grammes d’herbe de cannabis, mais aussi 80 € en liquide, précise Le Dauphiné Libéré.
Le prévenu explique son geste : « Je fais de la vente en gros, pas en dessous de 100 grammes. Depuis le confinement, les prix ont doublé. On parle de sommes astronomiques. Je voulais améliorer mon quotidien, ça m’a fait tourner la tête. Je me suis fait avoir par l’argent. »
Le prévenu, qui a reconnu les faits, a expliqué préférer vendre sa marchandise à « des vrais dealers dans les grandes villes comme Grenoble ou Marseille ». Il a précisé : « Je ne suis pas très malin, je me suis fait attraper avec ma première marchandise. Je n’ai pas encore vendu. »
Et lorsque Sandrine Farro, présidente de l’audience, lui a demandé pourquoi il avait fait preuve de rébellion lors de son interpellation, il répond : « Au début, j’étais calme. Après, on a commencé à me parler de perquisition et personne ne m’a expliqué pourquoi on voulait faire une perquisition chez moi. C’est normal que je me sois énervé. » Lors de son arrestation, l’homme a même fait croire qu’il se faisait agresser par les policiers. L’un d’eux s’est même blessé la main en voulant le réintégrer dans la voiture de police dont il était sorti.
Il quitte une situation stable pour vendre des stupéfiants
Lors de son interrogatoire, Sébastien Bautian, le substitut du procureur de la République, rappelle que « même si le prévenu dit ne rien avoir vendu, il était quand même bien parti pour se lancer dans un trafic de stupéfiants. Il a quand même quitté une situation stable pour se lancer dans cette affaire. Vendre des stupéfiants, ce n’est pas un travail ».
Quant à l’avocate de la défense, Me Clément-Gabella, elle s’oppose en expliquant que « ce procès ne doit pas être la vitrine de quelconques actions judiciaires. Il a reconnu les faits, il ne doit pas servir d’exemple ». Elle argumente en stipulant que son client présente des séquelles d’une consommation excessive de cannabis et des troubles psychiatriques. « Cette politique pénale n’est pas la bonne. Monsieur Habbar n’est pas à la tête d’un réseau. C’est juste une boucle de la chaîne. Les quantités ne doivent pas guider la peine. Il faut s’attacher à sa personnalité, son parcours… Aujourd’hui, il n’a plus rien », déplore-t-elle.
« Je préfère aller en prison »
Le prévenu qui « préfère aller en prison », ajoute : « On m’a avancé les frais de la marchandise, je suis endetté maintenant. Je n’ai plus rien. »
Le tribunal l’a condamné à quatre ans de prison ferme, dont deux ans assortis d’un sursis probatoire. Il est dans l’obligation de fixer sa résidence, de trouver un travail, de se soigner et d’indemniser les trois policiers qui ont dû gérer une arrestation musclée. Il devra la somme de 300 € pour le policier blessé et 100 € pour les deux autres, et le Trésor public. La peine a également été assortie d’un mandat de dépôt. Abdeldjalil Habbar sera incarcéré à Digne-les-Bains.
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