Bronchiolite: des maternités contraintes de trier les bébés éligibles au Beyfortus, par manque de doses

Par Emmanuelle Bourdy
27 octobre 2023 16:31 Mis à jour: 27 octobre 2023 16:31

Certaines maternités manquent de Beyfortus, ce traitement qui prévient des formes graves de la bronchiolite. De ce fait, les soignants de ces établissements sont contraints de trier les bébés éligibles ou non à ce médicament, les plus fragiles étant prioritaires.

L’hiver dernier, l’épidémie de bronchiolite a été très forte. C’est sans doute la raison pour laquelle la campagne d’immunisation des nourrissons avec le Beyfortus, qui a débuté mi-septembre, a rencontré un tel succès. Mais en contrepartie, les 200.000 doses commandées par les autorités aux laboratoires AstraZeneca et Sanofi s’avèrent insuffisantes, ce qui oblige les maternités à établir des listes de bébés prioritaires, ainsi que nous l’apprend France Inter ce mercredi 25 octobre.

Une gestion des stocks « extrêmement délicate »

Les 200.000 doses de Beyfortus, commandées pour les 700.000 naissances annuelles, devaient être suffisantes, les autorités ayant estimé que 30% des parents y seraient favorables. Mais au final, 60 à 80% des parents adhèrent à ce traitement, notamment par prudence après la très forte épidémie de l’hiver dernier. Face à cette large adhésion pour ce traitement, les soignants ont été contraints d’adopter des règles de « surpriorisation », en administrant le Beyfortus aux nourrissons les plus fragiles.

Christèle Gras-Le Guen, chargée par le gouvernement d’accompagner le déploiement du Beyfortus sur tout le territoire, explique à nos confrères qu’il a donc fallu établir une liste de nourrissons « prioritaires ». Dans cette liste, figurent les tout-petits pesant « moins de 2,5 kilos », de même que « les tout-petits avec des fratries susceptibles d’être infectés ». Les bébés de familles « qui vivent dans un contexte de précarité » sont également éligibles « car on sait que dans ces familles, il est plus difficile de respecter les gestes barrières », mentionne encore Christèle Gras-Le Guen.

Elle souligne également qu’« entre deux livraisons, on est obligé de faire au mieux ». De ce fait, « chaque maternité a été obligée de gérer les doses qui arrivent au compte-goutte ».

« Il faudra voir désormais pour mieux gérer les stocks les prochaines années »

Quant aux nourrissons qui ne sont pas prioritaires, il est recommandé d’appliquer les gestes barrières. « Garder les bébés à l’abri des microbes, ne pas trop les sortir, ou porter un masque quand quelqu’un est malade dans l’entourage », conseille Christèle Gras-Le Guen, qui reconnaît que « ce n’est pas du tout idéal » et admet qu’elle aurait préféré « avoir des doses pour tout le monde ».

« Mais ça veut dire aussi qu’on va pouvoir protéger au moins 200.000 nourrissons. La campagne rencontre un vrai succès, et ça, c’est très positif. Il faudra voir désormais pour mieux gérer les stocks les prochaines années », conclut-elle enfin.

Dans le mois de novembre, 38 000 doses de 50 mg et 10 000 de 100 mg doivent encore être livrées. Le ministère de la Santé assure que ces volumes sont « conformes aux prévisions initiales » et « seront suffisants pour couvrir les besoins des maternités jusqu’en décembre ». France Inter précise que des négociations sont en cours entre le ministère de la Santé et les laboratoires AstraZeneca et Sanofi, le but étant d’obtenir des doses supplémentaires afin de tenir jusqu’à la fin de l’hiver.

À noter que les formes graves de bronchiolite peuvent entraîner des problèmes respiratoires, des apnées, ou encore la mort subite du bébé dans les pires des cas. Raison pour laquelle les hôpitaux placent les « tout-petits » infectés sous surveillance respiratoire.

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