Bruno Le Maire a mis en garde lundi sur X contre le risque de « crise financière » et de « déclin économique de la France » que constituait selon lui « la nouvelle donne politique » issue des élections législatives dimanche, où aucun camp politique n’a réussi à dégager de majorité absolue.
« L’application du programme de rupture du Nouveau Front populaire », l’union de la gauche arrivée en tête des législatives, « détruirait les résultats de la politique que nous avons conduite depuis sept ans », s’inquiète le ministre français de l’Économie et des Finances, en poste à Bercy depuis 2017 et l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.
« Ce projet est exorbitant, inefficace et daté. Sa légitimité est faible et de circonstances. Il ne doit pas s’appliquer », juge le ministre de l’Économie.
Les Français sont allés massivement aux urnes le 7 juillet. Ils ont dit non à l’arrivée du Rassemblement national au pouvoir. C’est une excellente nouvelle. La France reste la France, hostile à toute discrimination et à toute distinction entre les citoyens.
Je veux adresser à…
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) July 8, 2024
À l’issue du second tour des élections législatives dimanche, aucun camp ne semble en mesure de gouverner seul : ni le Nouveau Front populaire (190 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160 sièges), ni le RN et ses alliés (plus de 140 sièges) n’ont obtenu la majorité absolue de 289 députés à l’Assemblée nationale.
« La place de la France au XXIème siècle se joue maintenant »
Afin d’éviter le risque de « blocage » et de « crise de régime », Bruno Le Maire estime ainsi nécessaire d’« associer toutes les forces de la nation » pour « répondre sans délai » à la « colère et aux inquiétudes légitimes de nos concitoyens, notamment les 10 millions qui ont voté pour le Rassemblement national ».
« Toutes les forces politiques qui croient dans l’économie de marché, dans le redressement des finances publiques, dans la transition énergétique, dans la construction européenne et dans le rétablissement sans faille de l’autorité de l’État doivent donc se dégager de leurs intérêts partisans », a appelé Bruno Le Maire. « La place de la France au XXIème siècle se joue maintenant », écrit-il.
Des incertitudes sur une possible coalition
Au sein du camp présidentiel, les voix divergent sur les contours que pourrait prendre une coalition avec les autres formations politiques. L’ex-présidente de l’Assemblée nationale Yaël-Braun Pivet a ainsi affirmé lundi n’envisager de gouverner qu’avec « des personnes qui partagent ses valeurs et ses objectifs, ce n’est ni le cas de LFI ni le cas du RN ».
Plus restrictive encore, la députée Renaissance Aurore Bergé a espéré sur RTL « trouver des gens raisonnables » pour « partager un projet qui ne soit ni celui du RN ni celui du NFP », avant de tendre une perche à la soixantaine de députés Les Républicains (LR) : « Est-ce qu’ils veulent rester une force d’opposition systématique ? ».
Un élargissement à droite mal engagé puisque le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, de retour sur la scène nationale avec son élection en Haute-Loire, a prévenu dimanche soir qu’il « n’y aura ni coalition ni compromission » de la part de son parti.
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