Les députés ont approuvé vendredi en commission le principe d’un budget des armées porté à 413,3 milliards d’euros sur sept ans (2024-2030), cette loi de programmation (LPM) devant encore être débattue pendant deux semaines dans l’hémicycle.
Le budget des armées serait abondé par marches successives : + 3,1 milliards d’euros en 2024 puis 3 milliards par an de 2025 à 2027, et enfin 4,3 milliards par an à partir de 2028. Au grand dam des oppositions qui demandent que les efforts les plus importants arrivent avant la fin du quinquennat du président Emmanuel Macron.
En commission, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a défendu un investissement « historique » et une volonté de faire de ces « marches » des « planchers ». Il a en revanche précisé que la barre des 2% de PIB pour la défense, engagement des membres de l’Otan, ne serait plus forcément atteinte dès « 2025 », mais « avant la fin du quinquennat ».
Abstentions et désaccords
La plupart des députés d’opposition se sont abstenus lors du vote en commission, notamment à gauche et au Rassemblement national (RN). Le ministre reviendra défendre sa mouture pendant deux semaines en séance publique à partir du 22 mai. L’exécutif devrait lorgner du côté du groupe Les Républicains (LR). En commission Jean-Louis Thiériot (LR) a estimé que la droite ne pouvait pas, sous réserve de l’évolution du texte, « s’opposer à une augmentation de 30% des budgets », mais s’exprimait « à titre personnel ».
Et pour cause, son président Olivier Marleix a estimé dans Le Figaro que les 413 milliards ne permettent que « de maintenir le niveau de notre armée après des décennies de disette ». Il déplore aussi que 13,3 milliards doivent découler de ressources extra-budgétaires, ce qui rend selon lui ces crédits incertains. Mais les LR ont décroché en commission un amendement visant à mieux les sécuriser. Avec la gauche, des désaccords promettent de ressortir dans l’hémicycle, notamment sur la place de la dissuasion nucléaire, les ventes d’armes et la condition des militaires. « Notre signature sera chère », promet un cadre socialiste.
Une partie importante du budget septennal servira à couvrir l’inflation. Son effet est estimé à 30 milliards, selon le ministère. La LPM maintient en revanche les programmes liés à la dissuasion nucléaire ou le calendrier du porte-avions de prochaine génération à horizon 2038, et consacre des investissements sur la cybersécurité, le spatial ou le renseignement. Malgré des moyens en hausse, les armées ne devraient toutefois pas échapper à certains reports de livraisons de matériel (blindés, Scorpion, Griffon, Rafale).
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