Budget : le NFP et l’alliance RN-Ciotti déposent chacun une motion de censure contre Barnier

Par Epoch Times avec AFP
2 décembre 2024 19:32 Mis à jour: 2 décembre 2024 22:09

Les quatre présidents des groupes composant le Nouveau Front populaire (NFP), et 181 de leurs collègues, ont déposé lundi une motion de censure qui devrait faire chuter le gouvernement Barnier cette semaine, grâce au soutien du Rassemblement national qui a déposé sa propre motion.

Le dépôt de cette motion fait suite à l’utilisation par M. Barnier de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le budget 2025 de la Sécurité sociale. Elle sera défendue par le président de la commission des Finances Éric Coquerel (LFI) et devrait être débattue mercredi, si la conférence des présidents en décide ainsi mardi.

Le RN et ses alliés ciottistes du groupe UDR ont eux aussi déposé une motion de censure, signée selon leur communiqué par les 140 députés composant actuellement leur coalition.

Les deux motions feront l’objet d’un débat commun, mais de votes séparés. En toute logique, c’est celle de la gauche qui devrait être adoptée puisque le RN a officiellement annoncé qu’il la voterait – alors qu’à l’inverse, le NFP n’entend pas voter celle du RN.

(Photo AMAURY CORNU/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

Dans son texte, l’alliance du Nouveau Front populaire (193 députés au total) dénonce la « diminution de plus de 62 milliards d’euros par an des recettes de l’État » depuis 2017, « au profit des très grandes entreprises et des contribuables les plus fortunés », qui a « alimenté un déficit budgétaire record ».

Pour la gauche, Michel Barnier « poursuit le dogmatisme des soutiens d’Emmanuel Macron, qui refusent toute mesure de justice sociale », et « fait le choix de l’austérité » en demandant aux Français de « payer la facture : taxation des retraités par la désindexation partielle et différée des pensions de retraites, taxation des patients par la hausse du reste à charge sur les soins, taxation des apprentis, taxation du système de santé par 600 millions d’euros de coupes budgétaires supplémentaires… », regrette-t-elle.

« Le gouvernement et les députés qui le soutiennent sont restés obtus et dans la défense acharnée d’une politique pourtant sanctionnée dans les urnes », et « à aucun moment, le gouvernement n’a pris en compte les votes de l’Assemblée et ouvert le chemin de la discussion », fustigent les auteurs.

Surtout, les députés du NFP accusent Michel Barnier d’avoir « cédé (aux) plus viles obsessions » du RN, en promettant une nouvelle loi immigration et une remise en cause de l’Aide médicale d’État (AME), destinée aux immigrés sans papiers.

De leur côté Marine Le Pen, Éric Ciotti et les députés de leurs groupes dénoncent notamment « l’absence d’économies structurelles pourtant attendues par les Français sur l’immigration ou sur la contribution de la France à l’Union Européenne ».

Ils reprochent aussi au gouvernement de n’avoir « jamais voulu entendre les propositions formulées par le groupe RN et le groupe UDR » dans un contre-budget et d’aller contre « le vote de 11 millions de Français » qui les ont soutenus aux dernières législatives.

Ils estiment également que, malgré des concessions du gouvernement au RN en fin de course, le projet de budget comporte encore « deux lignes rouges » : une revalorisation des retraites insuffisante à leurs yeux, ainsi qu’une « hausse du coût du travail ».

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