La préfecture a réagi à la suite des arrêtés pris par des municipalités corses interdisant la baignade aux personnes portant des tenues religieuses sur les plages. Deux recours gracieux ont été envoyés afin que ces derniers soient retirés.
Deux villes littorales de Corse-du-Sud, celles de Lecci et de Zonza, ont décidé par arrêté municipal, respectivement mercredi 7 et jeudi 8 août, d’interdire le port du burkini sur les plages, un vêtement de bain islamique qui a déjà crée la polémique sur l’île de Beauté ces dernières années.
Des arrêtés qui n’ont pas plu à la préfecture de Corse-du-Sud, qui considère ces derniers comme « illégaux » et inspirés de deux dispositions, l’une prise en 2016 par le maire de Sisco, et l’autre prise en 2018 par le maire de Ghisonaccia, deux villes du département de la Haute-Corse.
Dans le premier cas, des heurts qui avaient éclaté entre membres de la communauté marocaine et Corses avait motivé la décision de prendre des mesures strictes. Dans le second cas, « l’absence de risques avérés d’atteinte à l’ordre public » avait conduit le tribunal administratif à suspendre l’arrêté. Pour Florian Straser, les cas de Lecci et Zonza interviendraient dans les « mêmes circonstances » que celui de Ghisonaccia, sans risque de trouble à l’ordre public.
« Éviter toute situation de tension »
Auprès de nos confrères de Corse-Matin, Nicolas Cucchi, maire de Zonza, assure avoir déjà retiré son acte. « Nous avons cherché à prémunir la commune d’un trouble à l’ordre public et à éviter toute situation de tension, tout conflit communautaire sur nos plages, qui sont des plages familiales », explique l’édile au journal.
Toujours selon le premier magistrat municipal, des administrés auraient fait part d’inquiétudes « concernant des femmes portant des tenues de type voile intégral, masquant le visage ». « C’est pour cette raison que nous avons pris cet arrêté », poursuit Nicolas Cucchi, qui ne veut en aucune façon « stigmatiser qui que ce soit ». L’élu de Zonza n’exclut pas de prendre un nouvel arrêté, visant cette fois la loi de 2010 interdisant la dissimulation du visage, si nécessaire.
De son côté, le maire de Lecci, Don Georges Gianni, n’a pas encore réagi à la demande de la préfecture, l’arrêté étant toujours publié sur sa page Facebook. « En cas de refus, nous irons au contentieux devant le tribunal administratif », prévient Florian Straser depuis la préfecture d’Ajaccio.
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