Plusieurs femmes appartenant à un collectif militant grenoblois se sont baignées en burkini dans une piscine de la ville avant d’être verbalisées et exclues de l’établissement pour deux mois, a indiqué la mairie de Grenoble.
Selon la police, cinq militantes (six selon l’association) se sont introduites le 21 juillet vers 15H30 dans la piscine Jean-Bron, dans le centre de Grenoble, provoquant l’évacuation du bassin à la demande des agents municipaux qui avaient bloqué l’accès à la baignade d’une dizaine d’autres femmes.
Ce nouvel incident intervient après plusieurs actions de ce collectif et des échanges tendus entre Éric Piolle, le maire écologiste de la ville, et le gouvernement, sur ce type de maillot de bain recouvrant l’ensemble du corps.
Cette action « s’est faite dans le calme, sans violence », a précisé Annabelle Bretton, adjointe chargée de l’éducation populaire et de la démocratie ouverte, qui a ensuite reçu les militantes à la mairie.
« Ces méthodes d’action sont dans leur ADN. Elles sont dans leur créneau, et nous, tranquillement, on est dans le nôtre » en appliquant le règlement intérieur de la piscine qui interdit ces tenues, assure l’élue.
Une désobéissance civile
En juin 2019, une dizaine de femmes soutenues par l’Alliance citoyenne avaient mené une action dans cette même piscine, en présence des médias locaux, pour revendiquer leur droit de se baigner en burkini. Elles avaient alors justifié cet « acte de désobéissance civile » comme une protestation contre les règlements des piscines qu’elles jugent discriminatoires.
Le 18 juin 2021, Éric Piolle avait, dans une lettre à Jean Castex, demandé au gouvernement de statuer au niveau national sur l’interdiction ou non de ces maillots. En mars, Gérald Darmanin avait demandé à la Commission européenne d’annuler une subvention accordée à un consortium dont fait partie l’Alliance citoyenne qu’il accuse de « promouvoir des règles compatibles avec la charia ».
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