Il y a plusieurs siècles, les civilisations mésoaméricaines connaissaient déjà les multiples vertus médicinales du cacao. Employé seul ou associé à d’autres ingrédients, il entrait en effet dans la composition de nombreux remèdes et occupait une place prépondérante dans la pharmacopée des autochtones.
Les conquistadors et les missionnaires espagnols eurent d’ailleurs plusieurs fois l’occasion d’en apprécier les effets énergisants, sans toutefois parvenir à percer les secrets des guérisseurs amérindiens, fruits d’une longue expérience et de savoir-faire immémoriaux.
Dès son introduction en Europe au 16e siècle, médecins et pharmaciens l’incorporèrent à diverses préparations curatives et l’utilisèrent aussi comme excipient, ou comme vecteur de plusieurs principes actifs parmi de nombreux médicaments.
Jean Anthelme Brillat Savarin, auteur du célèbre ouvrage La physiologie du goût au 19e siècle, affirmait ainsi que « les personnes qui boivent régulièrement du chocolat se distinguent par leur bonne santé et leur résistance à toutes sortes de maladies mineures qui troublent la sérénité de la vie ».
Bien qu’il soit désormais essentiellement consommé à titre de friandise et suscite parfois la controverse, le cacao passionne toujours la communauté scientifique et fait d’ailleurs l’objet de multiples études, qui s’intéressent à ses vertus thérapeutiques.
Quels sont les particularités du cacao et ses bénéfices pour la santé ?
Une source remarquable de nutriments
Du fait de son potentiel nutritionnel exceptionnel, le cacao est souvent qualifié de superaliment. Riche en glucides et en lipides, il contient en revanche peu de protéines.
Il renferme également plusieurs minéraux, tels que du magnésium, du calcium, du phosphore ou du potassium. Il comprend aussi un grand nombre d’oligo-éléments dont du fer, du cuivre, du zinc, ou encore du manganèse et du sélénium, ainsi que des vitamines des groupes B et E.
La variété et la richesse des nutriments présents dans le cacao lui confèrent ainsi de précieuses propriétés, à même de soutenir et de renforcer l’activité de l’organisme. Le calcium et le phosphore qu’il contient font d’ailleurs partie des minéraux les plus abondants du corps humain.
Ils interviennent en effet au sein de nombreuses réactions enzymatiques essentielles à la synthèse des processus métaboliques et occupent par exemple une place primordiale dans la croissance et le maintien de la santé des os et des dents.
Le calcium participe également au bon fonctionnement du système nerveux et joue un rôle non négligeable dans la régulation de l’excitabilité et des troubles neuromusculaires.
De surcroît, la combinaison du magnésium et du calcium s’avère particulièrement intéressante, puisque le premier favorise l’absorption du second au sein de la structure osseuse. En outre, l’action apaisante du magnésium sur le système nerveux concoure à moduler les troubles émotionnels, tout en favorisant la décontraction musculaire.
Il bénéficie également de propriétés sédatives qui permettent de diminuer les effets du stress et de l’anxiété, mais contribue aussi à stimuler les défenses naturelles et à améliorer la réponse immunitaire de l’organisme.
De plus, le cacao contient des substances comme la phényléthylamine, la sérotonine, la tyramine ou encore la tryptamine, qui complètent l’action positive exercée par le magnésium sur le système nerveux et stimulent la sécrétion des molécules d’endorphine.
Ces différents composés possèdent des propriétés analgésiques et participent à la régulation de l’humeur en soulageant les phénomènes liés au stress et à l’excitabilité.
De surcroît, le cacao comprend un taux significatif de composés phénoliques aux vertus antioxydantes, comme des tanins, mais aussi des flavonoïdes tels que la catéchine et l’épicatéchine.
Ces substances protègent l’organisme du stress oxydatif et préviennent le vieillissement cellulaire prématuré. Or, le cacao constitue une source remarquable d’antioxydants, loin devant le thé noir, le thé vert ou le vin.
Par ailleurs, la teneur significative en flavonoïdes du cacao pourrait contribuer à la prévention des pathologies cardiovasculaires comme l’athérosclérose, en préservant l’intégrité des parois des vaisseaux sanguins et en améliorant leur élasticité.
Ces composés antioxydants permettraient aussi de limiter l’agrégation plaquettaire, de prévenir la formation de caillots sanguins et de réguler la tension artérielle.
L’action conjuguée des flavonoïdes et des molécules de potassium présentes dans le cacao – qui concourent à maintenir la stabilité de la pression sanguine et du rythme cardiaque – renforce d’ailleurs les effets bénéfiques de la consommation de chocolat sur le système cardiovasculaire.
En outre, le cuivre et le manganèse contenus dans le cacao participent également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres et soutiennent l’action des substances antioxydantes.
Le cacao renferme aussi des alcaloïdes dont de la théobromine, ainsi qu’une petite quantité de caféine, qui jouent le rôle de psychostimulants et tonifient l’organisme.
Qui plus est, il comporte une certaine proportion de fibres qui favorisent la régulation du transit intestinal.
Enfin, le cacao exerce une action alcalinisante – notamment grâce à la concentration de molécules de phosphore et de potassium, régulatrices du ph sanguin – qui aide à restaurer l’équilibre acido-basique de l’organisme.
Sa consommation pourrait ainsi permettre de prévenir l’apparition de certaines pathologies inflammatoires, qui se développent plus facilement en présence de terrains acides.
Un soin idéal pour entretenir et préserver la peau
Au delà des nombreux bienfaits pour la santé que procure l’ingestion de cacao peu transformé, son usage topique offre également des avantages singuliers. Certains instituts de beauté proposent d’ailleurs un large éventail de soins corporels à base de chocolat, à même de stimuler les sens et de redonner tonus et vitalité.
C’est sous la forme de beurre brut que le cacao s’avère toutefois le plus pratique à utiliser et exprime le mieux son potentiel hors du commun.
Sa richesse en acides gras, en vitamine E et en phytostérols lui confère en effet des propriétés hydratantes, adoucissantes et émollientes, en mesure d’enrichir de multiples préparations cosmétiques, telles que des baumes, des savons ou des shampoings.
Légèrement chauffé au creux de la main, voire fondu au bain marie, le beurre de cacao peut aussi être appliqué directement sur la peau.
Par ailleurs, la présence de plusieurs molécules antioxydantes est à l’origine des vertus anti-radicalaires et anti-âge dont le beurre de cacao jouit également. Ces substances protègent les cellules cutanées des agressions extérieures et contribuent à limiter l’oxydation et le vieillissement prématuré des tissus.
La teneur significative en principes actifs du beurre de cacao lui permet ainsi de nourrir la peau en profondeur et de lui redonner souplesse et élasticité, mais également de soulager les inflammations et de stimuler le renouvellement de l’épiderme.
Enfin, la combinaison des molécules de caféine et de théobromine qu’il contient exerce une action lipolytique, qui favorise la réduction des graisses et atténue la peau d’orange.
Précieux allié des peaux sèches et abîmées dont il contribue à restaurer l’équilibre naturel, le beurre de cacao redonne aussi de l’éclat aux cheveux ternes et renforce la masse capillaire.
Tous les chocolats ne se valent pas
Les bienfaits du chocolat varient en fonction des ingrédients ajoutés à la matière brute au cours du processus de transformation. Il s’avère ainsi préférable de privilégier les chocolats noirs, qui bénéficient d’une teneur en cacao de l’ordre de 70 à 85 % minimum.
Au delà du plaisir gustatif momentané qu’elle procure, la consommation de confiseries à base de chocolat au lait ou de chocolat blanc ne présente d’ailleurs pas de réels avantages pour préserver et renforcer l’équilibre de l’organisme.
A contrario, l’adjonction significative de produits laitiers et de sucre au détriment du cacao pur, accroît la teneur en matières grasses du produit fini et augmente son indice glycémique.
À terme, l’absorption régulière et excessive de confiseries de ce type risque ainsi de perturber les fonctions régulatrices de la glycémie et de favoriser l’apparition de diabète. Elle encourage aussi la surcharge pondérale et le développement de pathologies cardiovasculaires.
La consommation de chocolats blancs ou au lait devrait par conséquent demeurer épisodique et s’inscrire dans le cadre d’évènements festifs occasionnels.
De plus en plus d’échoppes spécialisées dans le commerce de produits naturels et biologiques proposent d’ailleurs des tablettes de chocolat confectionnées à partir de variétés de sucres qui disposent d’un indice glycémique plus faible que celui du sucre blanc raffiné traditionnel.
Choisir un chocolat qui contient du sucre de canne complet, du sirop d’agave ou encore du sucre de fleur de coco, permettrait ainsi de limiter en partie les effets néfastes induits par une consommation exagérée de douceurs chocolatées.
En outre, favoriser le chocolat cru – c’est à dire, transformé à basse température et non torréfié – présente également plusieurs avantages non négligeables pour la santé. Les produits à base de matière crue préservent en effet les propriétés nutritionnelles du cacao et garantissent une concentration optimale de micronutriments.
Celles et ceux qui souhaitent pleinement bénéficier des remarquables vertus antioxydantes de ce superaliment, ainsi que de son apport exceptionnel en minéraux et en oligoéléments, devraient donc privilégier les tablettes de chocolat noir à forte teneur en cacao et de qualité crue.
De l’importance de bien choisir son chocolat
Par ailleurs, plusieurs produits chocolatés présenteraient une concentration de particules de plomb assez significative, comparée à celle que l’on retrouve dans d’autres aliments régulièrement consommés.
En effet, les cacaoyers disposent d’une capacité peu commune à absorber les éléments métalliques. Bien que la contamination puisse potentiellement intervenir au cours des procédés de transformation industriels, à travers l’utilisation de différents équipements, elle concernerait surtout la pollution des sols et des cours d’eau.
Une des sources de cette contamination pourrait provenir de l’utilisation d’essence plombée dont les composants toxiques se dispersent dans l’atmosphère lors du fonctionnement des engins qui l’utilisent comme carburant, avant de contaminer l’environnement alentour.
Interdite en Europe et aux États-Unis, l’essence à base de plomb est toutefois encore largement utilisée dans de nombreux pays dans le monde. C’est notamment le cas en Afrique, au sein de plusieurs territoires producteurs de fèves. Les zones de culture et de transformation du cacao situées à proximité de voies de transport seraient ainsi sensiblement plus exposées aux risques de pollution.
L’intoxication au plomb peut se traduire par le développement de plusieurs troubles dont le saturnisme, capable d’endommager l’organisme des jeunes enfants et d’avoir des conséquences néfastes sur leur développement. Les adultes semblent moins vulnérables, mais, sujets à de fortes doses, ils peuvent aussi être victimes d’affections sérieuses.
Bien que les proportions de plomb identifiées soient a priori suffisamment faibles pour ne pas représenter de danger manifeste, il convient néanmoins d’accorder une attention particulière à l’origine des matières premières utilisées lors de l’achat de produits chocolatés.
Il paraît en effet souhaitable de privilégier ceux qui contiennent du cacao récolté au sein d’espaces préservés, mais aussi de sélectionner des filières artisanales qui s’inscrivent dans une démarche responsable, visant à la fois l’excellence et la maîtrise globale de l’ensemble des processus de transformation.
De même, il semble préférable d’éviter de consommer des tablettes enveloppées dans du papier aluminium et de favoriser des emballages neutres d’un point de vue sanitaire.
Plusieurs études ont en effet souligné la toxicité de ce composé métallique et les dangers qu’il représente pour l’organisme. Il contribue par exemple à fragiliser la masse osseuse et altère le fonctionnement du système nerveux central.
Enfin, le recours exagéré aux pesticides de synthèse au sein de certaines plantations cacaoyères s’avère également préoccupant. Il pourrait d’ailleurs en partie expliquer les traces de cadmium – un métal lourd qui entre dans la composition de plusieurs engrais et dont l’accumulation perturbe les fonctions rénales et respiratoires – identifiées ces dernières années parmi différentes tablettes destinées à la grande consommation.
Choisir un cacao dont la culture respecte l’environnement et qui dispose d’une certification biologique, permettrait par conséquent de limiter les risques d’absorption de substances nocives.
De prime abord, la consommation de nombreux aliments qui contiennent du cacao peut paraître anodine. Toutefois, plusieurs facteurs influencent de façon notable la valeur nutritionnelle et le degré d’innocuité des produits ingérés.
Il s’avère par conséquent essentiel de porter une attention particulière aux conditions dans lesquelles les fèves de cacao sont cultivées, ainsi qu’aux méthodes de transformation employées et à la nature des ingrédients utilisés pour enrichir la matière première.
Si le chocolat de qualité reste un luxe parfois inabordable, la santé n’a en revanche pas de prix.
Les points de vue et commentaires exprimés dans cet article ont pour seul objectif de fournir des informations à ses lecteurs et n’entendent en aucun cas se substituer aux conseils d’un médecin. En aucune manière les informations exprimées dans cet article ne constituent une quelconque recommandation de traitement, une prescription ou un diagnostic, ni ne doivent être considérées comme tels.
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