Christophe Dettinger touchera-t-il les 145.000 euros de sa cagnotte Leetchi ? L’ex-boxeur devra encore attendre pour savoir s’il touchera sa cagnotte : le tribunal judiciaire de Paris a ordonné ce lundi la réouverture des débats pour juger si l’objet de cette cagnotte portait atteinte à l’ordre public.
La cagnotte avait été créée le 6 janvier 2019 pour Christophe Dettinger, filmé la veille à Paris en train de frapper deux gendarmes lors de l’acte 8 des « gilets jaunes ». En deux jours, les dons avaient afflué jusqu’à atteindre 145.000 euros.
Leetchi avait toutefois décidé, le 8 janvier, de suspendre cette cagnotte qui avait fait l’objet de critiques de syndicats de policiers et de certains responsables politiques.
Le tribunal rend sa décision lundi sur la cagnotte #Leetchi de l’ex-boxeur gilet jaune Christophe #dettingerhttps://t.co/0L6p08cLlR#Macron #greve20janvier #boxer #ViolencesPolicieres #YellowVests #PoliceBrutality #France pic.twitter.com/xyO7DSHYUs
— LI@Boo (@LindaBo20) January 20, 2020
A l’audience en décembre, les avocates du « gilet jaune » ont demandé que leur client récupère les 145.000 euros donnés par ses soutiens et qu’il reçoive également deux millions d’euros de dommages et intérêts pour compenser la suspension de la cagnotte, qui aurait dû, selon elles, rester ouverte 45 jours. Cette cagnotte a été « un succès totalement inespéré », a fait valoir Me Laurence Léger.
« Cette affaire n’est pas un problème de droit, mais d’image pour cette société. C’est devenu une affaire politique », a-t-elle plaidé. Pendant ce temps, Christophe Dettinger, crâne rasé, pull noir près du corps, écoutait attentivement les débats, au premier rang du public.
Pour les avocats de Leetchi, le montant de la cagnotte s’élève à 127.000 euros. A cause d’un bug informatique, des donateurs auraient payé deux fois, selon les avocats. De plus, des soutiens auraient demandé à être remboursés.
« Il y a deux contraintes à l’ouverture d’une cagnotte : l’objet doit être déterminé et le bénéficiaire identifié », a plaidé Martine Samuelian, qui défend Leetchi. Deux points qui opposent les parties.
Icône des « gilets jaunes », interpellé pour violence conjugale… Qui est Christophe Dettinger, l’ex-boxeur qui veut toucher sa cagnotte de 145 000 euros ? https://t.co/B22KAeWL1C via @franceinfo
— Torres Michel (@TorresMichel8) January 21, 2020
Pour Me Samuelian, il y avait un seul bénéficiaire – Christophe Dettinger – et un objet déterminé – payer ses frais d’avocats. « Leetchi a clôturé la cagnotte car le montant récolté était largement suffisant pour respecter l’objet déclaré par les organisateurs », a-t-elle affirmé.
Mais pour Me Léger, la cagnotte était également destinée à l’épouse de l’ex-boxeur et visait plus largement à soutenir la famille Dettinger, en difficultés financières. « Ils nous doivent cet argent », a déclaré à l’AFP l’ex-boxeur, qui travaille pour une mairie dans l’Essonne.
L’affaire repoussée en mai
Dans sa décision, le tribunal met en avant l’article 1162 du Code civil sur la nullité des contrats pour violation à l’ordre public. Les magistrats demandent aux avocats de Christophe Dettinger et de la plateforme Leetchi de formuler leurs observations sur cet article et renvoient l’affaire au 19 mai pour fixer les dates des plaidoiries.
Christophe Dettinger a été condamné en février pour les violences sur les gendarmes à un an de prison, aménagé en semi-liberté. Il a porté un bracelet électronique jusqu’en août. Par ailleurs, il a été placé en garde à vue début janvier à la suite d’une altercation avec son épouse, dont il est séparé. Il devra suivre un stage sur les violences conjugales.
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