Calais : un commerçant roué de coups devant ses enfants par deux individus placés sous contrôle judiciaire

Par Paul Tourège
23 juillet 2020 19:48 Mis à jour: 23 juillet 2020 19:48

Bien connus de la justice, les deux suspects avaient déjà défrayé la chronique au début du mois de juillet avant de s’en prendre violemment à un commerçant de Calais.

Les faits ont eu lieu dans la soirée du dimanche 19 juillet boulevard Curie, à Calais. Ce jour-là, deux jeunes hommes de 20 et 22 ans s’en sont pris à Emmanuel Bultel, salarié du magasin Aquaplante.

L’échoppe se trouve à proximité du centre du foyer Mahra Le Toit où les deux hommes étaient hébergés depuis le 9 juillet. Le jour des faits, ils venaient toutefois d’en être expulsés après être rentrés en retard et ivres, rapporte le journal local Les Échos du Touquet.

Vers 22 h, l’un des fils de M. Bultel aperçoit les deux individus près du magasin et prévient son père. Celui-ci, dont la boutique et la voiture ont déjà fait l’objet de dégradations, décide de sortir pour leur demander de quitter les lieux mais la situation s’envenime rapidement.

Le père de famille sera roué de coups par l’un des deux hommes, sous les yeux de ses enfants. L’acolyte de l’auteur des coups assiste à la scène sans intervenir.

« On a frappé dans le volet. Je suis allé voir ce qui se passait. Je leur ai demandé de partir, mais une fois sorti, j’ai été roué de coups de poing au visage. Puis au sol, j’ai reçu des coups de pied. J’ai deux fils, des jumeaux et l’un d’eux a filmé toute la scène », a expliqué M. Bultel dans les colonnes des Échos du Touquet.

« J’ai mal aux dents et pour mâcher, c’est difficile. Je ne sais pas quelles indemnités demander. Ma femme et mes enfants ont eu très peur », ajoute-t-il.

M. Bultel souffre de multiples plaies et contusions au visage. Il a dû être hospitalisé afin de se faire poser des points de suture et s’est vu délivrer une Interruption totale de travail (ITT) de 10 jours.

L’audience renvoyée à la fin du mois d’août

Les deux agresseurs présumés de M. Bultel ont été présentés devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer le mercredi 22 juillet dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. L’un est poursuivi pour « violences volontaires », l’autre pour « non-assistance à personne en danger ».

Le dossier a toutefois été renvoyé dans l’attente de l’expertise médicale dont l’un des deux accusés doit faire l’objet. Selon Les Échos du Touquet, ses ennuis avec la justice ont commencé dès l’âge de 13 ans, à la suite d’une première hospitalisation en psychiatrie survenue après un accident de moto ayant laissé des séquelles sur sa psyché. Il devra également être assisté de son avocat, qui n’était pas disponible pendant l’audience du 22 juillet.

Bien connus de la justice, les deux prévenus s’étaient signalés de façon défavorable le 8 juillet en se lançant dans une course-poursuite avec la police dans les rues de Calais après un vol de voiture et un vol de carburant. Le tout sous l’emprise de l’alcool. Une équipée sauvage qui avait engendré 45 000 euros de dégâts.

Le 8 juillet toujours, ils s’étaient aussi fait remarquer, cette fois-ci à Béthune, pour des faits de vol en réunion, outrages et rébellion. Deux affaires qui leur avaient valu d’être placés sous contrôle judiciaire.

Les trois dossiers doivent être examinés en même temps le 24 août prochain. D’ici là, les deux suspects resteront en détention provisoire.

« On vit dans la crainte des agressions et des représailles »

Si Emmanuel Bultel n’a pas encore été entendu par le tribunal, il compte néanmoins demander une audience afin d’obtenir des dommages et intérêts.

« Et s’il y avait eu un couteau, qu’est-ce que ça aurait donné ? D’autres riverains ont déjà subi des dégradations ou font l’objet d’insultes. On ne peut pas continuer comme ça », confie le père de famille dans les colonnes de Nord Littoral.

Excédés par les nuisances engendrées par les pensionnaires du foyer Mahra Le Toit, les habitants du quartier avaient décidé d’exposer leurs griefs auprès de la mairie il y a déjà plusieurs mois. À la suite de leur courrier, « la situation s’était apaisée durant quelques semaines ».

« Mais ensuite, la population du centre a changé et ça a recommencé. On vit dans la crainte des agressions et des représailles si l’on dit quelque chose », conclut Emmanuel Bultel.

 

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