Mère d’une petite fille de trois mois, une jeune femme de 25 ans été sauvagement agressée par le père de l’enfant, alors qu’elle venait de le quitter.
Les faits se sont déroulés le vendredi 17 avril à Aunay-sur-Odon, une commune d’un peu plus de 3000 habitants située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Caen.
Ce jour-là, l’ancien compagnon d’Élise Dubost lui donne rendez-vous en fin d’après-midi sur un parking de la ville. La jeune femme de 25 ans, qui venait à peine de rompre avec le père de son nourrisson et de quitter leur appartement commun pour se confiner chez ses grands-parents, accepte.
Selon France 3, qui a recueilli le témoignage de la mère d’Élise Dubost, une dispute éclate alors que la jeune femme se trouve dans son véhicule avec son ancien compagnon et leur petite fille Hannah, née au début du mois de janvier.
Âgé de 30 ans, l’ancien conjoint d’Élise Dubost aurait ensuite asséné deux coups de couteau dans le cou à la mère de son enfant. Si l’un des coups portés s’est avéré superficiel, l’autre lui a sectionné la moelle épinière.
Appréhendé par les forces de l’ordre, le trentenaire a été mis en examen pour tentative de meurtre sur conjoint et placé en détention provisoire.
« Ils étaient ensemble depuis peut-être un an et demi. Élise pensait qu’elle pouvait l’aider. Et puis j’ai vu Élise changer, elle commençait à se laisser aller. Il la rabaissait », a expliqué Coraline Valette, amie de la jeune femme et marraine de sa fille, aux journalistes de France 3.
« Nous, on avait cerné le personnage. Il a tissé sa toile, il faisait penser à un gourou, il lui pompait toute son énergie. Élise a eu peur, plusieurs fois, mais elle ne pensait pas qu’il allait s’en prendre à elle. Moi, je lui ai répondu que s’il était capable de saccager un appartement entier, il était capable de s’en prendre à des personnes », abonde Alice Dubost, la mère de la victime.
Selon Alice Dubost, la relation entre sa fille et son compagnon est devenue délétère au moment de la naissance de leur bébé : « C’est là qu’elle s’est aperçue qu’elle ne pouvait pas vivre avec un tel personnage. Il donnait même le sentiment d’être jaloux de la relation fusionnelle qu’elle avait avec sa fille. Et il disait que tout ce qui était à elle devait être à lui. »
« Élise est une gamine qui a le cœur sur la main. Elle l’a payé trop cher », ajoute-t-elle.
Elise 25 ans était avec sa fille de 3 mois quand elle a été poignardée. Toujours en soins intensifs, elle devrait rester tetraplégique https://t.co/Y3dw3MwJqy #NousToutes #ViolencesConjugales @MarleneSchiappa @MurielRobinCOM #NeRienLaisserPasser
— France 3 Normandie (@F3bnormandie) April 24, 2020
Une cagnotte en ligne lancée par des proches
Opérée au CHU de Caen, la jeune femme est toujours en soins intensifs. Si l’opération s’est bien passée et que ses capacités cognitives sont intactes, la jeune femme devrait rester tétraplégique et les médecins se montrent pour l’instant prudents sur son pronostic vital. Selon ses proches, elle conserve un moral d’acier malgré le drame.
« Quand Élise s’est réveillée à l’hôpital, elle était dans l’instinct de survie. Elle était heureuse que sa fille soit vivante. Sa fille, c’est sa priorité », souligne sa mère.
« On espère pouvoir lui amener sa fille, mais il faut l’autorisation du pédiatre et de l’infectiologue. En attendant, on pense lui apporter des doudous de sa fille, qu’elle sente son odeur », ajoute-t-elle.
« Élise est consciente de son état et c’est elle qui nous rassure ! Elle m’a dit qu’on devait lui faire une trachéotomie, mais elle a dit de ne pas nous inquiéter. Ma fille force l’admiration ! » poursuit Alice Dubost.
Choquée par l’agression sauvage dont la jeune femme a fait l’objet, une de ses amies d’enfance a lancé une cagnotte en ligne afin de récolter des fonds pour aider Élise et sa famille à faire face aux nombreux frais induits par la prise en charge de la jeune femme.
Un long chemin attend en effet la mère de la petite Hannah. « On a besoin de se projeter loin. On nous a parlé du centre de rééducation de Granville. On espère qu’Élise pourra être en fauteuil », confie Alice Dubost.
« On a également contacté le Collectif pour les Droits des femmes du Calvados et puis des personnalités engagées comme Muriel Robin. On aimerait tant que cet élan de solidarité soit relayé au maximum pour Élise, et pour Hannah ! », précise Aurore Le Nouvel, directrice du restaurant de Ouistreham où Élise Dubost travaillait depuis avril 2017.
« C’est une femme très intelligente, une grande professionnelle, avec beaucoup de sensibilité. Une personne solidaire, attentive aux autres. Une personne magnifique. Ce qui lui arrive dépasse l’entendement », conclut Mme Le Nouvel avec émotion.
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