L’unique boulangerie de la petite commune de Troarn (3 800 habitants) dans le Calvados est actionnée par le syndicat départemental des boulangers du Calvados. Son crime ? Vendre du pain sept jours sur sept.
La Boulaga est la propriété de Xavier et Isabelle Perret. Avec l’aide de leurs 12 employés, ils sont ouverts tous les jours de la semaine, sans aucun jour de fermeture, ce qui ne plaît pas à tout le monde.
Pour les syndicats du département qui invoquent une loi de 1919, il s’agit d’une concurrence déloyale. Cette loi stipule que les boulangeries et autres points de distribution doivent s’abstenir de vendre du pain au moins une journée par semaine. Ironiquement, la même loi stipule qu’il est permis de vendre d’autres produits tels que des pâtisseries ou même des sandwichs élaborés à partir de pain pendant cette journée de « congé ».
Pour M. Perret, il est impossible de fermer une seule journée sous peine de devoir licencier deux CDI, ce qui est impensable pour le chef d’entreprise. Il y a trois ans, il a en effet repris sept salariés d’une boulangerie en faillite afin de leur donner du travail.
« Pour la masse salariale que j’ai récupérée, il faut du chiffre. Le chiffre, je dois le faire au maximum de mes possibilités. Je ne peux pas me permettre de ne pas utiliser mon outil de travail une journée en moins dans la semaine », a-t-il expliqué à France info.
Le 6 décembre, le couple s’est rendu au tribunal de Caen pour répondre à sa convocation. Il risque 10 000 euros d’amende par jour d’infraction. La décision du tribunal sera rendue le 10 janvier prochain.
« Je passe devant le juge parce que je travaille. J’emploie douze salariés. Leur temps de repos est respecté. On fait des roulements », s’est exprimé le boulanger en colère au micro de Tendance Ouest.
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