Trente-deux mères porteuses cambodgiennes, accusées de trafic d’êtres humains pour le compte de couples chinois, ont été libérées sous caution contre la promesse de ne pas vendre leur enfant, a-t-on appris jeudi auprès des autorités locales. « Elles ont accepté de ne pas vendre les bébés et vont les élever », a déclaré à l’AFP un responsable du comité cambodgien contre la traite des êtres humains au ministère de l’Intérieur.
« Si elles rompent cet accord, elles encourent une peine d’au moins quinze ans de prison », a-t-il ajouté, précisant qu’elles avaient été libérées pour « des raisons humanitaires », la majorité d’entre elles étant enceintes. Le Cambodge interdit depuis 2016 le recours aux mères porteuses. Arrêtées en juin lors d’une opération de police à Phnom Penh, les jeunes femmes restent inculpées et devront faire face à un procès.
Cinq autres personnes, travaillant pour l’organisation qui employait les jeunes femmes, seront aussi jugées. L’assouplissement par les autorités chinoises de la règle de l’enfant unique a provoqué en Chine une recrudescence des demandes de procréation assistée. Quelque 90 millions de femmes sont désormais autorisées à avoir un deuxième enfant, mais sont souvent trop âgées pour le faire naturellement.
Et comme le recours aux mères porteuses est illégal en Chine, les Chinois aisés n’hésitent pas à se tourner vers les pays étrangers. L’Asie du Sud-Est est depuis longtemps une destination importante pour la gestation pour autrui, avec des coûts médicaux bon marché, un grand nombre de jeunes femmes pauvres et une absence de loi excluant les couples gays ou les parents célibataires. Mais ces dernières années, après une série de scandales et de critiques, les pays de la région ont commencé à interdire cette pratique.
Après son interdiction en Thaïlande en 2015, le Cambodge a fait face à un nombre de plus en plus importants de parents demandeurs et a fini par interdire à son tour la gestation pour autrui. Onze autres mères porteuses ont été interpellées le mois dernier dans le royaume. Faire promettre à ces femmes de garder leur bébé peut avoir « des conséquences potentiellement dévastatrices », relève Sam Everingham, fondateur de l’ONG Families Through Surrogacy (Familles et maternité de substitution). « Elles n’ont généralement pas les moyens financiers de s’occuper d’un autre enfant », souligne-t-il.
D.C avec AFP
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