Le conflit opposant les industriels et les producteurs de camembert depuis des années a finalement été remporté par les producteurs. Depuis le 1er janvier 2021, la mention « fabriqué en Normandie » apparaissant sur les étiquettes est interdite afin d’éviter la confusion avec l’appellation d’origine protégée (AOP) « camembert de Normandie ».
Afin d’éliminer tout doute possible entre les camemberts fabriqués « en Normandie » et ceux « de Normandie », la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) interdit depuis le 1er janvier 2021 l’utilisation des mots « fabriqué en Normandie » sur les emballages de ces fromages très populaires.
En effet, les camemberts « de Normandie » sont produits d’une autre manière et bénéficient pour cela de l’AOP afin de les distinguer des produits industriels. Les fromages de l’AOP sont faits de « lait cru moulé à la louche », alors que les autres sont pasteurisés, rapporte Le Figaro.
« L’étiquetage des produits ne doit pas être de nature à induire en erreur le consommateur et de nature à usurper des appellations d’origine protégée », précise la DGCCRF dans son bulletin officiel en juillet dernier.
Le marché des camemberts industriels, qui se vendaient jusque-là sous l’étiquette « Fabriqué en Normandie », est de 60 000 tonnes, comparé à environ 6 000 tonnes pour ceux de l’AOP, qui étaient jusqu’au 1er janvier noyés au milieu des autres.
Le 3 mars dernier, les producteurs du camembert d’appellation d’origine protégée ont voté pour que la fabrication de ce fromage reste traditionnelle, au lait cru, et que l’AOC ne puisse pas autoriser la fabrication à partir de lait pasteurisé.
« Les industriels doivent maintenant retirer la mention ‘fabriqué en Normandie’, qui usurpe l’appellation d’origine protégée », a indiqué à l’époque Patrick Mercier, le président de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) camembert de Normandie. C’est maintenant chose faite.
« Nous avons estimé que c’était une trahison de la mémoire, de la transmission du camembert, ce fromage connu dans le monde entier, mais plus encore, une trahison par rapport à l’esprit même des appellations d’origine protégée que la France a inventé », explique Véronique Richez-Lerouge, présidente de l’association Fromages de terroirs.
Du côté des industriels, un dernier recours pour pouvoir conserver les étiquettes « fabriqué en Normandie » été rejeté par le Conseil d’État le 24 décembre dernier .
« Nos étiquettes seront conformes, car nous ne sommes pas là pour enfreindre la loi, mais, pour autant, nous ne partageons pas cette décision. C’est un hold-up du mot Normandie », indique aux Échos Gérald Andriot, directeur des opérations à la coopérative laitière d’Isigny Sainte-Mère, qui vend les deux étiquettes.
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