Depuis quelques jours, le hashtag #PasDeDébatPasDeMandat fait parler de lui. Nombreux sont ceux qui le reprennent et surtout s’insurgent contre la stratégie d’Emmanuel Macron dont la course à l’Élysée, dans son cas, s’apparente plus à une « tacite reconduction », ainsi que l’ont qualifiée les auteurs d’une tribune publiée ce mardi 15 mars.
De nombreux opposants au président de la République ont repris le hashtag #PasDeDébatPasDeMandat, qui depuis le 15 mars dernier, circule très largement sur les réseaux sociaux. Le fait qu’Emmanuel Macron ne veuille pas débattre avec les autres candidats à l’élection présidentielle avant le premier tour, prévu le 10 avril prochain, en a fait bondir plus d’un. Un collectif a signé une tribune et a qualifié cette stratégie de « tacite reconduction », ainsi que le rapporte le journal Libération.
Composé d’écrivains, d’acteurs, de réalisateurs, de philosophes, de psychiatres et d’économistes, le collectif qui a créé ce hashtag a été très vite popularisé. Ce collectif a écrit une tribune, parue sur Libération ce mardi 15 mars, et dans laquelle il dénonce le bilan catastrophique du quinquennat d’Emmanuel Macron. Parmi les auteurs de cette tribune, présentée comme apolitique, on retrouve entre autres l’actrice Ariane Ascaride, et les écrivains Alice Zeniter et Laurent Binet.
Pas de débat pour plusieurs raisons
Le candidat sortant avait confirmé cette non-participation aux débats le 7 mars dernier sur LCI, après que des rumeurs ont circulé. En guise d’explication, il avait avancé qu’« aucun président en fonction qui se présentait » n’avait débattu avec ses concurrents. Prenant pour exemple ses prédécesseurs, le général De Gaulle, François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il ne voyait pas pourquoi il devrait faire « différemment ».
Emmanuel Macron a déjà fait durer le « suspens » en n’annonçant officiellement sa candidature qu’à l’aube de la date butoir. Pour enfoncer le clou, l’Élysée a fait savoir tout récemment que le candidat sortant ne participerait pas à la grande émission politique organisée par BFMTV le 23 mars prochain. Marine Le Pen lui a emboîté le pas. Du coup, la chaîne a purement et simplement annulé la soirée, ce qui a fait sortir de ses gonds le candidat Philippe Poutou (NPA), qui a tweeté au « scandale » ce mercredi 16 mars, en pointant le fait que « les règles du temps de parole et leur acceptation par les médias permettent donc à ces candidats d’empêcher les autres de parler ».
Avant cela, le 7 mars dernier s’était tenu à Poissy (Yvelines) le premier rassemblement politique d’Emmanuel Macron avant l’élection présidentielle. Mais cette rencontre, qui se voulait « spontanée », avait été soigneusement préparée en amont, les participants ayant des fiches en main pour poser des questions ciblées.
Sans oublier l’invasion russe en Ukraine
Pour couronner le tout, la campagne d’Emmanuel Macron a été reléguée au second plan avec l’invasion russe en Ukraine. Mais comme l’a souligné Gaspard Gantzer, qui a notamment été conseiller en communication de François Hollande, « rien n’est laissé au hasard » avec le chef de l’État. Celui-ci use de son image, s’affichant en tenue décontractée, les traits tirés et l’air grave, afin de montrer combien il est préoccupé par ce conflit russo-ukrainien. Est-ce un moyen détourné pour faire comprendre qu’il n’a pas le temps pour un débat ?
Quoi qu’il en soit, le fait qu’Emmanuel Macron refuse de descendre dans l’arène et de se mesurer à ses rivaux pour quelque raison que ce soit ne passe décidément pas. Cela explique le succès du hashtag et ce, aussi bien à gauche de l’échiquier politique, d’où il est né, qu’à droite. Le texte de cette tribune conclut ainsi : « Il se planque ? #OnVaLeChercher. #PasDeDébatPasDeMandat ».
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