Le Canada et l’Irlande déploient des politiques visant à obliger leurs agriculteurs à réduire les émissions de carbone. Celles‑ci atteignent un niveau qui affectera la production alimentaire, alerte les agriculteurs. Elles apporteront, par ailleurs, des résultats insignifiants en termes de décarbonisation.
Le gouvernement fédéral canadien a récemment fixé un objectif de réduction des émissions liées aux engrais synthétiques de 30% d’ici 2030. Ceci n’a pas manqué de susciter la polémique. Certains responsables provinciaux canadiens ont fait valoir que le gouvernement fédéral aurait dû consulter les provinces « sur ce qui est réalisable ou atteignable ».
Dans un communiqué conjoint le 22 juillet, les ministres de l’Agriculture de la Saskatchewan et de l’Alberta ont déclaré : « Les provinces ont poussé le gouvernement fédéral à discuter de ce sujet important, mais ont été déçues d’apprendre que l’objectif est déjà fixé »
« Cette récolte a été la plus chère que quiconque ait mise en place, après une année très difficile dans les prairies », a précisé le ministre de l’Agriculture de l’Alberta, Nate Horner.
« Le monde attend du Canada qu’il augmente sa production et qu’il offre une solution aux pénuries alimentaires mondiales. Le gouvernement fédéral doit montrer qu’il comprend le problème. »
Selon une étude réalisée en 2021 à la demande du groupe industriel Fertilizer Canada (pdf), réduire de 20% l’utilisation des engrais pourrait entraîner une baisse des rendements résultant d’ici à 2030 sur un manque à gagner de 48 milliards de dollars pour les agriculteurs canadiens.
L’utilisation d’engrais synthétiques est responsable de moins de 2% des émissions de carbone du Canada, selon les chiffres du gouvernement canadien. Le Canada, quant à lui, est responsable d’environ 1,4% des émissions mondiales.
L’industrie canadienne des engrais propose déjà un programme appelé 4R Nutrient Stewardship. Si ce programme est déployé dans les principales zones agricoles, il permettra de réduire les émissions de 15 à 22%. Dans le même temps, il augmentera les profits grâce à une utilisation plus ergonomique des engrais. L’insistance du gouvernement à atteindre un taux de 30% a permis une réduction d’environ 0,1 à 0,2% des émissions du Canada en 2019 et d’environ 0,002 à 0,005% des émissions mondiales. C’est sans compter les efforts que le secteur a toujours fourni déjà de lui-même.
L’Irlande est dans une situation semblable. Le ministre de l’Agriculture Charlie McConalogue serait sur le point d’accepter un objectif de réduction des émissions de carbone de 27 ou 28%.
L’agriculture est responsable de plus d’un tiers des émissions équivalent carbone du pays. Ce phénomène s’explique du fait d’un fort élevage bovin destiné au marché intérieur et extérieur. L’Irlande exporte massivement sa viande bovine et ses produits laitiers.
L’agenda climatique du gouvernement irlandais prévoit une réduction de 22 à 30%. Si le pays cible le haut de la fourchette, cela entraînera une « nette réduction de la production » et pourrait « dévaster le secteur agricole en Irlande », a signalé Tim Cullinan, président de l’association des agriculteurs irlandais.
Les émissions liées à l’agriculture irlandaise s’élèvent à environ 21 mégatonnes de CO2 par an. Une réduction de 28% de ces émissions entraînerait une baisse de 0,05% des émissions mondiales.
M. Cullinan s’est interrogé sur l’utilité d’un tel programme si les autres pays ne suivent pas.
« Nous devons nous demander à quoi cela sert », a‑t‑il déclaré lors d’une manifestation en novembre, selon le Irish Times.
Il a souligné que l’Irlande possède déjà « ‘une des exploitations agricoles les plus rentable » au monde.
Les réglementations qui ont pour effet de réduire la taille de l’agriculture ont récemment suscité d’importantes protestations aux Pays‑Bas et entraîné l’effondrement économique du Sri Lanka.
C’est lors du sommet climatique COP26 en novembre 2021 que les gouvernements ont établi une nouvelle série d’objectif en matière d’émissions de carbone. De nombreux climatologues affirment que l’augmentation des émissions risque d’entraîner de graves phénomènes météorologiques, tels que des tempêtes et des sécheresses. Jusque‑là cependant, les prévisions les plus catastrophiques ne se sont jamais réalisées.
Pour les sceptiques, le programme de décarbonisation réduira le niveau de vie sans entraîner de réel changement au niveau climat et ceci pour une raison très simple : la Chine, qui est de loin le plus grand émetteur de carbone au monde, et l’Inde n’ont pas l’intention de réduire leurs émissions de carbone.
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