Le Canada et les pays occidentaux deviennent des États de non-droit

Par Michael Rectenwald
4 mars 2022 14:03 Mis à jour: 5 mars 2022 15:37

Le démantèlement du convoi des camionneurs canadiens par Justin Trudeau et ses sous‑fifres, jette la lumière sur l’agenda de l’élite occidentale. Le Canada est emblématique des conjonctures sociopolitiques et économiques qui caractérisent tout l’Occident. L’abrogation des droits fondamentaux, l’interdiction « légale » de la dissidence, l’anéantissement des petits producteurs indépendants (au profit des monopoles), la surveillance accrue de l’État et des entreprises, le traçage approuvé des coordonnées des dissidents, la condamnation de ceux‑ci par la presse et les médias sociaux, la confiscation des biens de ceux ayant des « opinions inacceptables » : autant de phénomènes devenus réalité au Canada et il en sera bientôt de même en Europe et aux États‑Unis. Tous ces pays seront soumis à un modèle que les élites occidentales élaborent peut‑être inconsciemment, le modèle chinois.

Maintenant que le masque est tombé dans plusieurs endroits, le visage de la tyrannie a été exposé. C’est une tyrannie de pantins autoritaires de gauche (une tyrannie de l’État, bien sûr) accompagnés de leurs fantassins gauchistes recrutés parmi la prétendue intelligentsia et la base militante. En effet, ces deux groupes se disent représentés par la « coterie au pouvoir ». Ils sont les farouches défenseurs de valeurs telles que la « diversité, l’équité et l’inclusion » tant réclamées, selon eux, par les populations.

Ils ont été formés par leurs maîtres à considérer toute divergence par rapport au point de vue orthodoxe sur le racisme comme le pire des maux et les partisans d’une politique identitaire über alles comme des extrémistes. Ironiquement, ils accusent la dissidence d’un fascisme dont ils font montre eux‑mêmes en toute occasion.

Étant donné que leurs carrières dépendent entièrement de leur stricte soumission à l’ordre du jour, leur mépris pour le commun des mortels n’a d’égal que leur propre insécurité (il est plus précisément fondé sur celle‑ci). Ils refusent aux autres (comme les camionneurs ou la population) d’avoir un statut moral acceptable. Tout en faisant preuve d’un absolutisme inquiétant, Justin Trudeau et ses collègues n’ont pas hésité à comparer les manifestants aux adeptes des régimes totalitaires du passé. Le son des klaxons est un « Heil Hitler » à leurs oreilles. Il ne peut plus s’agir d’un simple camionneur qui demande à dégager la voie pour décharger, et surtout pas d’un citoyen fatigué par les confinements. De telles inversions constituent les symptômes assurés du totalitarisme [1].

Les socialistes répétant bêtement le point de vue de la classe politique sur les camionneurs et leur protestation, en font un mouvement ouvrier, certes, mais qui repose sur le mauvais credo. La « liberté » n’est pas un objet digne de ce nom, c’est une revendication d’« extrême droite », de néonazis suprémacistes blancs.

La « liberté vers ce qui est nécessaire », voilà l’équilibre tant vanté des socialistes et leurs partisans, comme s’il existait des schémas économiques ne répondant pas à une « nécessité fondamentale ». Ce qui est nécessaire, voilà exactement ce que les camionneurs font valoir. Par ailleurs, leur statut social, leur travail est bien plus nécessaire que celui des sermonneurs de haut‑rang qui ne pourraient pas même s’alimenter sans eux.

La liberté a été relayée au rang de « marchandise non essentielle ». La Déclaration des droits des États‑Unis et la Charte canadienne des droits et libertés ont été mises de côté par la Loi sur les mesures d’urgence et divers mandats et sont devenues des palimpsestes qui n’engagent à rien.

Dans les États laïcs, ces documents « sacrés » ont désormais rejoint les écritures religieuses – s’ils décèlent quelque vérité, ils sont inapplicables, constituent des croyances privées.

Le principe défendu par ces textes selon lequel les droits humains ne dépendent pas des gouvernements mais leur préexistent a été rejeté avec dérision. Les oligarques se sont octroyé la possibilité de l’annuler sur commande.

Les dernière mesures dictatoriales au Canada ne font plus mention du Covid. Par ailleurs, et il est temps de le formuler clairement, les populations n’ont jamais été confinées pour leur bien. Il s’agissait davantage d’un programme prédéterminé visant à restreindre, interdire et réduire à l’obéissance des sujets aux dispositions variées. Ceux qui ont vu dans le Covid‑19 un prétexte pour mettre en place un système coercitif avaient raison. Certes, le virus du Covid‑19 peut entraîner une maladie grave, mais la prévention n’a jamais été le but ultime de toutes ces mesures. Nous le voyons, cet « état d’exception » sera désormais permanent.

Beaucoup continuent néanmoins à exercer un minimum d’autodétermination, tant qu’on leur accorde la marge suffisante. Mais avec la pression incessante des oligarques et de leurs exécutants bureaucratiques, l’étau se resserre continuellement (psychologiquement pour l’heure) autour du cou de la plupart d’entre eux (malgré un sursis trompeur face à Omicron). Quoi qu’il en soit, à chaque pas, on nous oblige à considérer ce qui est permis et ce qui ne l’est pas, que ce soit en termes d’expression économique et politique, de mobilité ou même de pensées personnelles [2].

De Mises.org

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Notes :

  1. Andrew Lobaczewski, « La ponérologie politique : étude de la genèse du mal appliqué à des fins politiques », ed. Harrison Koehli, rev. ed. (Otto, NC : Red Pill Press), pp. 148‑49 : « Insister lourdement sur quelque chose à l’opposé de la vérité bloque l’esprit de la personne moyenne [et l’empêche] de percevoir la vérité. »
  2. Voir le troisième changement au Code criminel canadien proposé dans le projet de loi C‑36, Loi modifiant le Code criminel et la Loi canadienne sur les droits de la personne et apportant des modifications connexes à une autre loi (propagande haineuse, crimes haineux et discours haineux), 2e sess., 43elégislature, 2021. « Cette loi est modifiée par adjonction, après l’article 810.011, de ce qui suit : Crainte d’une infraction de propagande haineuse ou d’un crime haineux », ce qui laisse entendre qu’une personne peut fournir des renseignements à un juge si elle craint « une infraction de propagande haineuse ou un crime haineux » devant être commis par une autre personne.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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