Kamil Bachouchi âgé de 21 ans, étudie de philosophie à l’Université Wilfrid Laurier à Waterloo en Ontario. Le 15 novembre dernier, il s’est présenté en classe avec pour « masque » un pamplemousse évidé.
Il s’est recouvert le nez et la bouche, se conformant ainsi à la politique du masque obligatoire mise en place pour la session d’automne à l’université. Il ne s’agit que du masque le plus récent de Kamil Bachouchi, qui envisage de faire des études de droit tout en protestant contre un environnement éducatif dans lequel, déclare‑t‑il, les étudiants « ne sont pas autorisés à penser ou à débattre », mais sont contraints à « se conformer ».
Kamil Bachouchi a expliqué à Epoch Times avoir commencé à protester il y a plusieurs semaine de cela. Il a commencé par « utiliser un sac ziploc avec des câbles de recharge de téléphone » autour de ses oreilles. Un autre jour, il s’est présenté en classe revêtu d’un seau sur la tête. Un autre jour, il portait un masque bleu plié en deux et à l’envers. Les jeunes adultes en bonne santé ne devraient pas être obligés de porter un masque, affirme‑t‑il.
Sa « révolution pacifique » respecte le règlement actuel d’une manière créative.
Selon une déclaration de l’Université Laurier : « [L’obligation de porter le masque] est conforme à l’importance que nous accordons à la santé, à la sécurité et au bien‑être de notre communauté universitaire ».
Les futurs « masques » restent une surprise
Kamil Bachouchi a publié ses derniers « masques » sur un compte nouvellement créé sur Twitter. Depuis octobre, sa liste qui comptait plus de 4000 abonnés s’est rapidement allongée, alors qu’il prévoit de poursuivre sa protestation avec de nouveaux masques créatifs. « Je vais devoir garder des surprises pour ceux qui me suivent et me soutiennent, j’en ai certainement prévu quelques autres », a déclaré l’étudiant, qui s’identifie comme libertaire.
Dans un de ses tweets Kamil Bachouchi a écrit : « Nous ne sommes pas en Chine, nous sommes Canadiens et nous ne devrions pas être obligés de porter des préservatifs faciaux dans des pièces remplies de jeunes de 20 ans en bonne santé. »
« Ils apprennent à ces jeunes adultes à devenir de bons petits soldats qui obéissent sans y réfléchir à deux fois », a‑t‑il ajouté.
Alors que la plupart des universités canadiennes ont abandonné toutes les restrictions liées au Covid‑19, Laurier est l’une des rares universités de l’Ontario à maintenir une politique de port de masque.
Laurier « exige le port du masque pour toute activité intérieure faisant partie de la prestation des cours », notamment les cours magistraux, les travaux dirigés, les séminaires, les laboratoires d’enseignement, les contrôles et les examens. Les masques sont également obligatoires à certains étages de la bibliothèque et dans les espaces d’étude. Tout étudiant qui ne respecte pas l’obligation de porter un masque « peut être prié de quitter la classe et encourir des sanctions en vertu d’un code de conduite non académique de la part des étudiants ».
À noter que les professeurs et maîtres de conférence ne sont pas tenus de porter un masque.
Selon Kamil Bachouchi, la politique du masque obligatoire n’est pas appliquée uniformément dans toutes les classes.
Un « mandat dystopique »
« Ce semestre, un seul de mes professeurs nous a obligés à porter un masque en nous menaçant de nous retirer physiquement de la classe. »
D’autres étudiants se font encore dire de porter des masques dans certains cours, mais cette politique est arbitraire.
« J’ai parlé à d’autres élèves, et il y a beaucoup de professeurs qui suivent la demande de l’administration et forcent les élèves à porter ces masques. »
Il ajoute qu’un enseignant en particulier n’a pas apprécié son choix de masque. « Nous avons eu un débat la première fois que j’ai porté un masque ‘alternatif’, mais elle a vite compris qu’elle ne pouvait rien faire pour m’obliger à le mettre [le masque chirurgical]. »
Jusqu’à présent, Kamil Bachouchi est le seul étudiant à protester ouvertement, mais il espère que d’autres étudiants le rejoindront.
« Pour l’instant, je suis seul, cependant, il y a un soutien quasi unanime parmi les élèves de cette classe. Tous ceux à qui j’ai parlé m’ont dit qu’ils voulaient retirer complètement les masques ou qu’ils pensaient que c’était une façon créative de protester contre le mandat. »
Dans un tweet du 10 novembre, il a déclaré : « Si les étudiants font front commun, ils DEVRONT retirer leur mandat dystopique. J’encourage tous ceux qui connaissent un étudiant à Laurier ou à Waterloo à enlever leur masque et à défendre ensemble les droits et libertés garantis par la Charte. »
Renvoyé de l’école
L’année dernière, Kamil Bachouchi a été expulsé de l’école pour avoir refusé de divulguer son statut médical personnel dans le cadre de la politique de vaccination obligatoire Covid‑19 de l’université.
Il déclare : « Ils ont attendu une semaine après que la moitié des frais de scolarité ne soit plus remboursable pour informer les étudiants qu’ils allaient radier tous ceux qui ne divulgueraient pas leur statut vaccinal. J’ai été victime de cette politique, j’en ai tiré les leçons et je suis passé à autre chose. C’était malheureux. »
« Cette année, juste avant le début du semestre, ils ont informé les étudiants qu’il y aurait un mandat pour le masque. »
Son objectif est d’obtenir le retrait total de ce mandat. « Je pense que nous avons atteint un point d’absurdité, qui n’est soutenu par aucun raisonnement éthique ou scientifique. Le corps étudiant en a assez, comme le prouve le manque de porteurs de masques dans les classes où le fait que les enseignants autoritaires ne cherchent pas à exercer leur pouvoir de manière discutable. »
Il souhaite également diffuser « la notion libertaire selon laquelle nous ne devrions pas être forcés à faire des choses, comme porter un masque, qui ne préviennent aucun dommages ».
Non‑conformité
Ses protestations servent de déclaration pour la liberté. « On nous apprend à nous conformer et à obéir, pas à penser par nous‑mêmes, et je crois que cela crée un dangereux précédent pour le pays. Cela ouvre la porte à de nouvelles limitations de nos droits et libertés, et le plus effrayant est qu’une grande partie des étudiants et du corps enseignant ne voit pas la pente glissante sur laquelle nous pouvons nous engager en donnant le pouvoir à ceux qui ne le méritent pas ou ne savent pas l’utiliser. »
L’Université de Waterloo a également réintroduit une politique de port obligatoire du masque le 9 novembre, mais elle se heurte à la réticence et à la non‑conformité des étudiants, selon True North News.
Brent Matheson, un chargé de cours en administration à l’université, a publié une photo du tableau blanc de sa classe sur Twitter le 9 novembre. « Ceci était sur le tableau dans ma salle de classe. Je suppose qu’au moins un étudiant n’aime pas que les masques soient de retour à l’Université de Waterloo. » Il était écrit : « Le mandat des masques est une blague. »
Brent Matheson a publié sur Twitter le 10 novembre : « Des masques dans la classe. J’ai fait deux tests hier. Beaucoup d’étudiants ne veulent pas les remettre. Je n’ai tout simplement pas l’énergie de défendre cette politique auprès des élèves. »
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