À 21 ans, après avoir été traitée pour anxiété sociale, dépression clinique, crises de panique, comportement autodestructeur et tentative de suicide, Michelle Zacchigna a pensé qu’elle était peut‑être un homme.
Elle était malheureuse et déprimée, et sa santé mentale déclinante l’avait poussée à abandonner l’université. Elle s’est passionnée pour une sous‑culture de « non‑conformité de genre » sur Internet et elle a cru, qu’en adoptant une nouvelle identité de genre, la dépression disparaîtrait.
À l’époque, les vidéos sur les médias sociaux où des personnes présentaient leur transition étaient « vraiment populaires », explique‑t‑elle.
« C’était presque de l’endoctrinement », déclare Michelle à Epoch Times.
« Vous voyiez quelqu’un changeant de corps : une semaine sous testostérone, deux semaines, et sa voix changeait. Cela attire les gens. (…) C’était intéressant et très novateur. Vous ne pensez pas à comment cela affectera le reste de votre vie – vous ne pensez qu’aux effets à court terme, sur vous, en ce moment. »
En 2010, elle s’est rendue à un groupe de soutien dans un centre de santé de Toronto. Là, un psychothérapeute, qui était également un homme et un militant transgenre, lui a suggéré de changer de sexe. Il l’a mise en contact avec des médecins qui traitaient des patients transgenres.
Pendant 10 ans, Michelle, qui a maintenant 34 ans et vit à Orillia, en Ontario, s’est identifiée comme un homme. Pendant cinq de ces années, elle a pris de la testostérone, ce qui a modifié et aggravé sa voix de façon permanente. Elle s’est rendue en Floride pour subir une double mastectomie afin de retirer sa poitrine. Elle a ensuite demandé à un chirurgien canadien de lui faire une hystérectomie partielle sur son utérus sain.
En 2019, Michelle a commencé à regretter. Elle a alors entamé un processus de détransition, c’est‑à‑dire un retour à son sexe biologique, celui qui lui a été assigné à la naissance.
Cependant, la plupart des procédures [chirurgicales et médicales] qu’elle a subies pour devenir un homme ne peuvent être inversées. Elle a une calvitie et une pilosité faciale de type masculin. Son corps est marqué de cicatrices permanentes. Sa poitrine est plate et elle ne pourra jamais avoir d’enfants.
Elle a voulu parler publiquement de son histoire afin de mettre en garde d’autres personnes en situation de vulnérabilité qui pourraient prendre des décisions sur leur genre dans un contexte de « crise de santé mentale » et en subir les conséquences irréversibles.
Poursuite judiciaire
On a finalement diagnostiqué chez Michelle des troubles du développement, un TDAH, un trouble du tic, un trouble de la personnalité limite, le syndrome d’Asperger, ainsi qu’une anxiété et une dépression clinique. Selon elle, aucun des médecins qui l’ont opérée ou qui lui ont prescrit de la testostérone ne s’est demandé si elle avait un problème de santé mentale ou si elle souffrait de dysphorie de genre.
Michelle a récemment intenté la première action en justice de ce type au Canada contre huit médecins et professionnels de la santé mentale. Elle allègue qu’ils lui ont permis de « s’auto-diagnostiquer comme transgenre et de prescrire son propre traitement », qu’ils ont omis d’explorer des traitements alternatifs à l’ablation de parties saines de son corps ni se sont assuré qu’elle était psychologiquement en mesure de donner un consentement éclairé.
Dans un cas, un médecin a pris moins d’une heure avant de l’orienter vers un traitement hormonal, explique‑t‑elle.
Michelle affirme qu’elle ne sait pas si elle gagnera son procès, mais elle veut que son histoire soit racontée.
Selon elle, les enfants n’ont pas l’esprit critique nécessaire pour prendre des décisions qui modifieront à jamais leur corps.
« Même à 21 ans, je n’avais pas les idées claires », déclare‑t‑elle.
« Je pense qu’il y a très, très peu de personnes qui développent une haine de leur corps ou une dysphorie de genre par elles‑mêmes. Et je ne crois pas que cela signifie qu’elles soient nécessairement transgenres. Je pense que cela signifie simplement qu’elles souffrent d’un trouble mental spécifique. (…) Pour moi, c’était le sentiment de ne pas trouver ma place. J’étais dans un terrible état d’esprit. Je ne pouvais même pas prendre soin de moi. »
À l’époque, elle n’a pas du tout pensé qu’elle pourrait éprouver de profonds regrets plus tard.
« J’avais assemblé un million de choses différentes dans mon esprit, pour me faire croire que j’étais transgenre. Mais en réalité, la raison pour laquelle je n’étais pas à l’aise dans les vêtements féminins était que j’avais des sensations bizarres parce que je suis autiste et que je souffre de TDAH. »
La contagion sociale
Elle sait qu’elle n’aurait pas pris le chemin de la transition si elle n’avait pas été influencée par Internet.
« Cela a été une contagion sociale pour moi. Je peux dire que sans Internet, je n’aurais jamais transitionné. Cela ne serait jamais arrivé. Plus j’allais [en ligne], plus je voyais et lisais des choses qui disaient que tout ce que je ressentais signifiait qu’en fait, j’étais transgenre. »
Pendant la période où elle a décidé de faire une transition, Michelle a perdu son emploi, est retournée vivre avec sa famille dans une autre ville, et était isolée, sans amis.
« Je fumais de la marijuana, j’en fumais beaucoup, du soir au matin. »
Elle réalise maintenant qu’avant d’entamer sa transition, elle aurait dû passer une évaluation psychologique. « J’étais autiste, j’avais subi un traumatisme, j’avais une faible libido. Je n’étais pas transgenre. Je suis arrivée à la mauvaise conclusion. »
« Je connais des personnes qui ont fait une tentative de suicide moins d’un mois avant l’opération. Ces personnes ne devraient pas être autorisées à subir une opération. »
« La transition ou le suicide »
Selon Michelle, les familles sont mises sous pression et poussées à effectuer des procédures invasives de transition de genre.
« Il y a de la coercition là‑dedans. On dit aux parents : ‘Vous voulez un fils mort ou une fille vivante ?’ Parfois juste devant l’enfant. Ils n’arrêtent pas de répéter que si un enfant veut faire une transition mais qu’il n’y est pas autorisé, il se tuera. »
Michelle explique que la communauté transgenre « avance vraiment cette idée » que des vies sont en danger si les jeunes ne peuvent pas changer de sexe.
« C’est une forme de chantage émotionnel. C’est très dangereux. »
La décision de Michelle de redevenir une femme est venue en partie du fait d’avoir vu son ami, né de sexe masculin et qui vivait comme une femme, décider de se détransitionner pour retrouver son sexe de naissance.
« Je l’ai vu arrêter de prendre des œstrogènes. Il doit maintenant prendre des injections de testostérone. Il avait déjà subi une orchidectomie pour enlever ses testicules. »
« Nous avons beaucoup parlé à ce sujet, et avons même eu quelques disputes. Il avait l’impression que son thérapeute l’avait bousculé vers la transition. »
Maintenant, son ami regrette profondément, lui aussi, son opération. Comme Michelle, il ne pourra jamais avoir d’enfants. Six mois après avoir vu son ami « détransitionner » et passer à travers le processus psychologique, elle a décidé de faire de même.
« Les gens ne devraient pas être autorisés à s’infliger quelque chose de permanent et d’irréversible alors qu’ils sont dans un état aussi vulnérable », conclut Michelle.
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