Alors que Meta bloque les liens d’information sur ses plateformes au Canada, les 29% environ de Canadiens dont la source d’information privilégiée est Facebook doivent chercher ailleurs. C’est pourquoi certaines publications nationales réorientent leurs efforts pour suggérer de nouvelles voies que les Canadiens pourraient emprunter pour accéder à l’information.
L’interdiction des informations est une réaction à la Loi sur les informations en ligne du gouvernement canadien, entrée en vigueur le 22 juin, obligeant les géants de la technologie à payer pour les liens d’information consultés par les Canadiens sur leurs plateformes. Les entreprises ont déclaré que les liens profitent aux publications en augmentant leur portée et leur lectorat, mais qu’ils n’ont pas une valeur monétaire suffisante pour que les entreprises technologiques les paient.
Selon une enquête publiée en juin par le Reuters Institute for the Study of Journalism et l’Université d’Oxford, près de 70% des consommateurs d’informations canadiens obtiennent la plupart de leurs informations en ligne, y compris via les médias sociaux. Si 45% d’entre eux se tournent spécifiquement vers les médias sociaux, il se peut que ce groupe recherche d’autres sources sur Internet.
Infolettres
Face à la crainte que les lecteurs ne recherchent plus activement les informations sur les sites Web des publications canadiennes, certains cherchent des moyens d’apporter les informations aux lecteurs en ligne.
Les infolettres (newsletters) arrivent directement dans la boîte aux lettres électronique des lecteurs, sans qu’ils aient à chercher des informations en ligne. Elles permettent également d’épurer les sujets, en mettant en avant l’actualité du jour ou en adaptant parfois la sélection d’articles aux préférences d’un lecteur. Par exemple, les publications d’intérêt général peuvent offrir une variété d’infolettres qui mettent en avant un sujet particulier, tel que la santé.
Alertes d’actualité
Les publications proposent également des alertes d’actualité. Un titre ou un extrait de l’actualité peut apparaître sur le téléphone de l’utilisateur. Lorsque les lecteurs téléchargent une application d’actualités, ils peuvent être invités à autoriser ces alertes ou notifications. Comme pour les bulletins d’information, les utilisateurs peuvent souvent choisir de recevoir des informations sur des sujets spécifiques.
Dans une étude menée en 2016 par l’Université du Texas sur les alertes d’actualité, les utilisateurs ont signalé une amélioration significative de leurs connaissances sur les événements actuels grâce à ces alertes. Après avoir reçu des alertes, ils consultent souvent l’application ou le site web de l’agence de presse pour en savoir plus.
Les lecteurs RSS
Les Canadiens qui recherchent des moyens simples de parcourir les nouvelles du jour peuvent se tourner vers les lecteurs RSS.
Les utilisateurs peuvent sélectionner autant de publications d’information qu’ils le souhaitent et le lecteur RSS crée un flux de titres, d’extraits et d’images à partir de ces publications, à l’instar du format des médias sociaux.
Autres plateformes de médias sociaux
X, anciennement connu sous le nom de Twitter, est une autre option. La loi, qui entrera en vigueur en décembre, ne semble pour l’instant s’appliquer qu’à Meta et Google. Toutefois, des précisions seront apportées dans les mois à venir.
X n’a pas répondu à une demande de commentaire d’Epoch Times concernant son point de vue sur la nouvelle loi et n’a pas indiqué s’il suivrait la voie de Meta si elle s’appliquait.
YouTube permet déjà aux médias de monétiser leur contenu, de sorte qu’il est peu probable que le contenu des actualités sur YouTube – y compris les liens d’actualités intégrés dans les vidéos et les descriptions de vidéos – soit affecté, selon la CBC.
Des failles
Certains lecteurs ou publications peuvent chercher des failles.
La publication canadienne The Breach a mentionné avoir cacher l’origine canadienne de ses articles en utilisant un réseau privé virtuel (VPN) qui masque l’emplacement. « The Breach est de retour, vous parvenant de n’importe où dans le monde sauf au Canada (grâce à un VPN) », peut-on lire sur Instagram.
Cependant, Meta empêche les utilisateurs canadiens d’accéder aux liens non seulement vers le contenu de publications canadiennes, mais aussi vers certaines sources internationales, rapporte le Guardian, basé au Royaume-Uni.
Certains utilisateurs de Facebook publient des captures d’écran de titres et des premières lignes d’articles provenant de sites web d’organismes de presse. Comme il ne s’agit pas de liens, les captures d’écran peuvent être partagées et peuvent inciter les personnes qui les voient à rechercher l’article en question sur l’application ou le site web.
Informations hors ligne
Un plus grand nombre de consommateurs d’informations pourraient également être encouragés à puiser leurs informations hors ligne. L’enquête Reuters a révélé que près de la moitié des personnes interrogées tirent encore une grande partie de leurs informations de la télévision. Un plus grand nombre de personnes pourraient également reprendre l’habitude de lire les journaux papier.
Le Winnipeg Free Press a récemment investi 10 millions de dollars dans de nouvelles presses d’imprimerie, note le Reuters Institute.
En attendant
Alors que le gouvernement canadien et les grandes entreprises technologiques continuent de s’affronter au sujet de la nouvelle loi, il est possible que l’un ou l’autre cède du terrain et ouvre à nouveau les plateformes Meta aux liens d’information. Google est toujours en pourparlers avec le gouvernement.
Le 9 août, des groupes canadiens de l’industrie de l’information ont demandé au régulateur antitrust du pays d’enquêter sur la décision de Meta de bloquer les informations.
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