Depuis son éruption dimanche, le volcan espagnol Cumbre Vieja relâche, en plus de la lave, « une grande quantité de dioxyde de soufre (SO2) dans l’atmosphère ». Les gaz dégagés par l’éruption se déplacent lentement. Ils sont passés sur le Maroc et l’Espagne et devraient arriver sur la France d’ici ce week-end.
Le programme d’observation européen Copernicus a écrit ce mercredi 22 septembre que depuis son éruption dimanche sur l’île de La Palma dans l’archipel espagnol des Canaries, le volcan Cumbre Vieja relâche « une grande quantité de dioxyde de soufre (SO2) dans l’atmosphère ». Des colonnes de fumées noires de plusieurs centaines de mètres de haut continuaient de s’élever de ce volcan, les cendres en suspension réduisant nettement la visibilité, ainsi que l’ont souligné les autorités.
L’éruption pourrait durer « entre 24 et 84 jours »
Selon l’Institut volcanologique des Canaries (Involcan), l’éruption du Cumbre Vieja pourrait durer « entre 24 et 84 jours », avec à la clé d’importantes émanations de gaz et de fumées. D’après l’Institut, entre 6 000 et 11 500 tonnes de dioxyde de soufre sont ainsi recrachées quotidiennement dans l’atmosphère.
Le nuage, qui a déjà atteint les côtes marocaines et la péninsule ibérique, devrait ensuite remonter vers les îles Baléares et le sud de la France, selon les projections du programme Copernicus. D’après la même source, ce nuage de dioxyde de soufre devrait même couvrir vendredi toute la Méditerranée occidentale et une bonne partie du Maghreb.
Les appareils de surveillance de Copernicus surveillent de près « l’impact de l’éruption volcanique sur la composition de l’atmosphère alors que du dioxyde de soufre et d’autres polluants sont transportés loin du volcan ».
Des pluies « un petit peu plus acides que d’habitude »
Christophe Person, spécialiste météo pour BFMTV, explique que « le soufre réagit avec la vapeur d’eau présente dans le ciel et cela donne de l’acide sulfurique, c’est ce qui créé généralement des pluies acides ». Il se pourrait donc que les pluies prévues ce week-end sur l’Hexagone soient « un petit peu plus acides que d’habitude », stipule encore le spécialiste qui souligne que ce phénomène devrait rester « assez faible sur la France parce que c’est quand même bien dispersé ».
L’USGS (Institut d’études géologiques des États-Unis) a effectivement détaillé que les gaz émis par les volcans – qui peuvent être du CO2, de dioxyde de soufre, de sulfure d’hydrogène et de l’halogénures d’hydrogène – « sont tous potentiellement dangereux pour les personnes, les animaux, l’agriculture », mais que cela dépend toutefois de leurs concentrations.
Le site du ministère de l’Écologie a quant à lui expliqué que le dioxyde de soufre provoque « une irritation des muqueuses, de la peau et des voies respiratoires – toux, gêne respiratoire, troubles asthmatiques ».
Les impacts du SO2 « probablement très faibles » sur la qualité de l’air…
Pourtant, les concentrations de dioxyde de soufre qui ont été mesurées ces derniers jours se trouvaient à « une hauteur où il n’a pas d’impact direct sur la population », ainsi que le précise l’AEMET Izana.
Mark Parrington, chercheur pour Copernicus, admet lui aussi que « la plupart du SO2 émis se trouve beaucoup plus haut dans l’atmosphère, d’autant plus quand vous vous éloignez de la source, et peut être simplement visible sous forme d’une brume légère dans le ciel ». Il en conclut que « les impacts du SO2 libéré par Cumbre Vieja sur les conditions météorologiques et la qualité de l’air à la surface sont probablement très faibles », ainsi que le rapporte encore BFMTV.
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