Canicule en Europe: le sud de la France rejoint « la Vallée de la Mort », incendies et nouvelles victimes

Par afp
29 juin 2019 00:10 Mis à jour: 12 juillet 2019 14:26

La France a frôlé les 46°C vendredi, au cinquième jour d’une canicule exceptionnelle en Europe qui a provoqué des feux de végétation et de nouvelles victimes en France, Italie et Espagne.

Pour la première fois depuis le début des relevés météo au 19e siècle, Météo-France a relevé le record absolu de 45,9 °C dans le département du Gard, dans le Sud, l’un des quatre placés en « vigilance canicule rouge », l’alerte maximale.

Ce record, qui enterre les 44,1°C d’août 2003 dans le même département, a été enregistré en milieu d’après-midi (16H20), précise l’institut météorologique qui compare cette chaleur à celle « que l’on atteint lors d’une journée d’août normale dans la Vallée de la Mort », en Californie.

Quelques 25 départs de feux de végétation étaient signalés en raison de cette chaleur extrême et au moins 50 ha et près d’une dizaine de maisons ont brûlé. Cette canicule est d’ores et déjà exceptionnelle par son ampleur et sa précocité. Même si celle de 2003 reste particulièrement traumatisante pour le pays en raison des 15.000 décès qu’elle avait provoqués.

Dans les rues des villes méridionales, les personnes âgées en particulier rasaient les murs avant 08h00 pour faire leurs courses. « J’y vais à l’ouverture, le soleil brûle déjà et on sent la pollution », expliquait à Montpellier Suzette Allègre, 81 ans. Elle marche avec peine, son filet à provisions à la main, lunettes de soleil et chapeau sur la tête.

Mais c’est dans l’ouest du pays qu’est décédée la première victime française de cette vague de chaleur qui frappe la plupart des pays européens, exceptionnelle par son ampleur au mois de juin: un couvreur de 33 ans a fait un malaise fatal alors qu’il travaillait sur un toit par 35 degrés à l’ombre, près de Rennes.

Deux personnes ont également trouvé la mort en Espagne, où les températures dépassent souvent les 40 degrés: un jeune de 17 ans qui moissonnait en Andalousie (sud) a succombé à la suite d’un « coup de chaleur » et un homme de 93 ans s’est écroulé jeudi soir dans le centre-ville de Valladolid (nord), également victime « d’un coup de chaleur ».

Les médias italiens ont signalé une cinquième victime avec le décès, vendredi, d’un ouvrier de 60 ans qui avait fait la veille un malaise alors qu’il travaillait sur un échafaudage à Rimini, sur la côte adriatique.  Le premier mort dû à cette canicule, un sans-abri de 72 ans, avait été enregistré jeudi à Milan.

Par ailleurs, en banlieue de Paris un petit Syrien de 6 ans a été grièvement blessé jeudi soir après avoir été projeté en l’air par le geyser d’une bouche à incendie. Le phénomène du « street pooling » – qui permet de se rafraîchir dans les rues  est fréquent en période de canicule: depuis lundi, de nombreuses bouches à incendie ont été ouvertes en région parisienne, selon les pompiers.

Autre conséquence de cette flambée du thermomètre, 34 des 50 provinces d’Espagne sont en état d’alerte incendie, en particulier la Catalogne où les pompiers combattent un feu qui a déjà parcouru 6.500 hectares et restait hors de contrôle vendredi après-midi.  Le travail des pompiers, a expliqué leur chef, David Borrell, est compliqué par des pics à 44 degrés « et des niveaux d’humidité très bas ».

Les records pour un mois de juin tombent régulièrement depuis le début de cette vague de chaleur qui affecte une grande partie de l’Europe: jusqu’à 40° dans le Piémont, en Italie, et déjà 38,9°C enregistré jeudi en République tchèque ou 38,6°C en Allemagne: ce mois de juin s’avère supérieur de 4,4°C à la moyenne des températures pour la période de référence 1981-2010…

En Suisse, les chemins de fer CFF ont arrosé les rails pour éviter que ne se reproduisent les déformations survenues jeudi. Une autre approche, également appliquée lors de précédentes canicules, consiste à peindre les rails en blanc.

« Nous allons devoir changer notre organisation, notre façon de travailler, construire différemment », a prévenu le président français Emmanuel Macron en marge du G20 à Tokyo, appelant à une nécessaire « adaptation de la société et de ses pratiques ». 

En revanche, une note de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, dépendant de l’ONU) a jugé « prématuré  d’attribuer cette vague de chaleur anormalement précoce au réchauffement climatique ». Elle est cependant « conforme aux scénarios climatiques qui prévoient des épisodes de chaleur plus fréquents et plus intenses ». « La Terre devrait expérimenter les cinq années les plus chaudes sur la période 2015-2019, selon des chiffres provisoires », indique l’OMS.

E.T. avec AFP

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