Les militaires ukrainiens retranchés depuis de nombreuses semaines dans les galeries souterraines de l’immense aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance face à l’armée russe dans le port dévasté de Marioupol (sud-est) ont annoncé dimanche qu’ils excluaient de se rendre.
« Capituler n’est pas une option car notre vie n’intéresse pas la Russie. Nous laisser en vie ne leur importe pas », a déclaré Ilya Samoïlenko, officier du renseignement ukrainien au cours d’une conférence de presse diffusée par vidéo.
« Tous nos vivres sont limités. Il nous reste de l’eau. Il nous reste des munitions. Nous aurons nos armes sur nous. Nous nous battrons jusqu’à la meilleure issue de cette situation », a-t-il ajouté depuis les sous-sols du site industriel.
« Nous ne laisserons personne derrière nous »
« Nous avons ici quelque 200 blessés. Nous avons beaucoup de blessés, des gens que nous ne pouvons pas laisser ici. Nous ne pouvons pas abandonner nos blessés, nos morts, ces gens méritent des traitements appropriés, ils méritent un enterrement digne de ce nom. Nous ne laisserons personne derrière nous », a-t-il poursuivi.
? « Ils ne vont pas capituler »
Kateryna Prokopenko, épouse d’un commandant du régiment Azov présent à Azovstal, s’exprime sur BFMTV ⤵ pic.twitter.com/IlCaNj8IpB
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« Nous, personnel militaire de la garnison de Marioupol, avons été témoins des crimes de guerre commis par la Russie, par l’armée russe. Nous en sommes les témoins », a ajouté M. Samoïlenko, qui parlait tantôt ukrainien tantôt anglais pendant la conférence.
A la fin de la conférence de presse, Kateryna Prokopenko, épouse d’un des chefs de la division Azov, Denis Prokopenko, a rejoint la discussion par visioconférence. « Nous demandons des actes décisifs du gouvernement, nous voulons qu’ils survivent tous pour raconter leur histoire à leurs enfants et petits enfants. (…) Nous ne devons pas rester là à pleurer, nous devons tout faire pour les sauver », a-t-elle dit.
Azovstal permettrait à Moscou de revendiquer le contrôle total de Marioupol
« Nous avons évacué les femmes et les enfants, mais nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir évacué tout le monde », a indiqué pour sa part sur Twitter un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.
Depuis plusieurs semaines, Marioupol est presque entièrement sous contrôle des Russes. Seule lui échappe l’immense aciérie Azovstal que l’armée russe pilonne sans relâche, en plus d’attaques importantes au sol à l’origine de violents combats.
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De nombreux civils s’y trouvaient avec les combattants ukrainiens dans des conditions extrêmes, jusqu’à l’évacuation des dernières femmes, des derniers enfants et personnes âgées samedi, selon Kiev.
La prise d’Azovstal permettrait à Moscou de revendiquer le contrôle total de Marioupol, port stratégique à la pointe sud du Donbass qui comptait près d’un demi-million d’habitants avant la guerre mais a été quasiment entièrement détruite par deux mois de siège et de bombardements russes.
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