Carburants : une augmentation de la taxe carbone n’est « pas possible »

2 avril 2019 17:16 Mis à jour: 2 avril 2019 17:16

L’Union française des industries pétrolières (Ufip) a mis en garde jeudi dernier contre une poursuite de la hausse de la fiscalité sur les carburants, estimant qu’une reprise de l’augmentation de la taxe carbone n’était pas envisageable. 

« La grande leçon des mouvements sociaux de la fin de l’année 2018 c’est qu’il faut faire attention aux taxes, c’est un sujet extrêmement sensible pour les consommateurs français. Il y a 22 millions de personnes qui tous les jours ont besoin de leur voiture pour aller bosser », a estimé le président de l’Ufip Francis Duseux lors d’une conférence de presse.

« Sur les carburants, les taxes ont augmenté ces quatre dernières années de 20 centimes par litre (de gazole). Donc plus on avance dans le temps plus les coûts de l’énergie augmentent, c’est un vrai problème ». « Je serais personnellement très surpris qu’on reparte sur une taxe dite carbone sur les carburants, ce n’est pas possible », a-t-il jugé.

La hausse de la taxe carbone, prévue dès 2014, avait été suspendue puis annulée pour 2019 sous la pression du mouvement des « gilets jaunes ». Le gouvernement est resté flou pour 2020 et au-delà, renvoyant au grand débat.

C’est la hausse des prix des carburants, dans le sillage de l’augmentation des cours du pétrole, qui avait déclenché le mouvement de protestation.

L’Ufip, qui regroupe les différents acteurs du secteur pétrolier (exploration et production, raffinage, logistique et distribution), souligne régulièrement le poids important des taxes sur les prix à la pompe.

Sur un litre de gazole à 1,46 euro, elles représentent ainsi 85 centimes (TVA sur le carburant, taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et encore TVA sur cette dernière). La TICPE inclut la « taxe carbone », qui s’appelle officiellement la contribution climat énergie (CCE).

L’Ufip a aussi vertement critiqué la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) proposée pour le gouvernement pour les dix prochaines années. Elle vise notamment une baisse de 35% de la consommation des énergies fossiles en 2028 par rapport à 2012.

« La PPE telle qu’elle est présentée aurait pour conséquence de renchérir considérablement les coûts de l’énergie, avec deux conséquences principales, l’impact sur le pouvoir d’achat des particuliers et deuxièmement la compétitivité des entreprises », a estimé Francis Duseux.

« Le coût de la PPE telle que présentée c’est 50 milliards par an pendant dix ans, 500 milliards »: « pourquoi nous embarquer dans un truc aussi violent, aussi rapide et aussi cher ? », s’est-il interrogé.

Actuellement à la pompe, le litre s’affiche à 1,457 euro contre 1,459 euro lors du précédent pointage effectué le 22 mars. A l’inverse, le prix du Super 95-E10 subit une hausse de 3,1 centimes d’euro en une semaine (1,498 euro), approchant ainsi le seuil symbolique de 1,50 euro.

Selon Le Parisien, depuis une semaine, le prix du gazole à la pompe a baissé en moyenne de 0,2 centime d’euro par litre, même s’il reste supérieur à celui de l’essence dans une station sur cinq, selon les relevés du ministère de l’Ecologie.

D. S avec AFP

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