Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault-Nissan, ne finira pas l’année 2019 au Japon. Il se trouve désormais au Liban et communiquera avec les médias la semaine prochaine.
« Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité », a écrit M. Ghosn, détenteur des nationalités libanaise, française et brésilienne, selon un communiqué transmis par ses porte-parole.
« Je n’ai pas fui la justice, je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine », ajoute l’homme d’affaires qui possède notamment une maison à Beyrouth.
« La manière dont il a quitté le Japon n’est pas claire »
Une source sécuritaire libanaise a confirmé lundi l’arrivée de l’homme d’affaires dans le pays. Un autre responsable libanais a pour sa part ajouté « que la manière dont il a quitté le Japon n’est pas claire ».
« C’est une surprise totale, je suis abasourdi », a réagi Junichiro Hironaka, l’avocat de Carlos Ghosn, affirmant ne pas avoir été contacté par son client et avoir appris sa fuite « par la télévision ».
M. Ghosn avait été arrêté à Tokyo le 19 novembre 2018, il fait l’objet de quatre inculpations au Japon. Deux pour des revenus différés non déclarés aux autorités boursières par Nissan (qui est aussi poursuivi sur ce volet) et deux autres pour abus de confiance aggravé.
Le dirigeant franco-libano-brésilien a été éjecté de ses sièges de président de Nissan et de Mitsubishi Motors (3e membre de l’alliance) dans les jours suivant son interpellation il y a 13 mois. Il a ensuite démissionné de la présidence de Renault, avant même que d’autres investigations ne soient menées en France à son encontre.
Un « complot » de la part de Nissan
Après son arrestation, ses avocats et sa famille ont vivement dénoncé ses conditions de détention et la façon dont la justice japonaise mène la procédure dans ce dossier.
Depuis le début de l’affaire, Carlos Ghosn dénonce un « complot » de la part de Nissan pour empêcher un projet d’intégration plus poussée avec Renault. L’homme d’affaires et ses avocats se plaignaient qu’il était suivi en permanence depuis sa deuxième libération sous caution en avril, accusant dans un premier temps des officiers du bureau des procureurs.
Les conditions de liberté de l’ex-PDG de Renault-Nissan précisaient que ses passeports étaient gardés par ses avocats, garants du respect des règles imposées par la justice à son égard. Son assignation à résidence à Tokyo lui laissait la liberté de voyager à l’intérieur du Japon, mais la durée d’absence de son domicile était réglementée.
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