Le représentant de Fimalac au sein du conseil d’administration du distributeur Casino, Thomas Piquemal, a démissionné de ses fonctions vendredi « afin d’éviter tout risque de conflit d’intérêt » dans l’examen de l’offre du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, à laquelle est associé Fimalac.
« Fimalac a fait part ce jour à Casino Guichard-Perrachon de sa décision de démissionner de son poste d’administrateur, avec effet immédiat », annonce le distributeur dans un communiqué, confirmant une information du quotidien économique Les Echos. Cette démission de M. Piquemal, directeur général délégué de Fimalac, vise à « éviter tout risque de conflit d’intérêt dans le cadre de l’étude par le groupe Casino de la proposition de EP Global Commerce » (l’un des véhicules d’investissement de M. Kretinsky, NDLR), précise le bref communiqué.
Rapprochement avec le groupe Teract
En difficultés financières, Casino discute officiellement depuis février d’un possible rapprochement avec le groupe Teract, qui compte surtout des enseignes de jardineries (Jardiland, Gamm Vert), et dont l’actionnaire majoritaire est le géant de l’agroalimentaire InVivo, union de 188 coopératives agricoles. Teract, dont le directeur général est Moez-Alexandre Zouari, important franchisé du groupe Casino en Ile-de-France et actionnaire de l’enseigne de surgelés Picard, compte autour de la table de son conseil d’administration le fondateur de Free Xavier Niel et le banquier d’affaires Matthieu Pigasse.
Intermarché s’est jointe aux discussions
Fin avril, la troisième chaîne de supermarchés en France, Intermarché, s’est jointe à ces discussions. Mais une autre offre a émergé, portée par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, déjà actionnaire à hauteur de 10% de Casino, et qui a proposé le 24 avril d’injecter 750 millions d’euros dans le groupe via une augmentation de capital réservée de plus d’un milliard d’euros.
Il est allié pour l’occasion avec un vieil ami du PDG de Casino Jean-Charles Naouri, le milliardaire français Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de Fimalac – déjà troisième actionnaire de Casino – et a assuré qu’à ses yeux « la situation financière » de Casino n’était « plus tenable sans une intervention rapide ».
6,4 milliards d’euros de dette
Casino, qui emploie plus de 50.000 personnes en France et 200.000 dans le monde sous de nombreuses enseignes, dont Monoprix ou Franprix, s’est laissé jusqu’au 23 mai, 17H00, avant de solliciter l’ouverture d’une procédure de conciliation avec ses créanciers devant lui permettre de renégocier sa dette.
Il est endetté à hauteur de 6,4 milliards d’euros à fin 2022 (dont 4,5 milliards sur son activité France), auxquels s’ajoutent plus de trois milliards de dette pour la maison mère du groupe, Rallye.
Rallye, ainsi que la cascade de holdings par lesquelles Jean-Charles Naouri détient le contrôle du distributeur, avaient bénéficié en mai 2019 d’un placement en procédure de sauvegarde et font l’objet depuis fin avril d’une procédure amiable pour la renégocier.
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