ACTUALITÉS

Christophe Castaner reconnaît la réquisition de masques commandés par la région Bourgogne-Franche-Comté

avril 10, 2020 20:40, Last Updated: avril 11, 2020 11:58
By

Christophe Castaner avait affirmé mercredi 8 avril devant le Sénat qu’il n’y avait « pas eu de réquisition ni par l’armée ni par qui que ce soit » des masques commandés par la région Bourgogne-Franche-Comté.

Mais le ministre de l’Intérieur a reconnu vendredi 10 avril la réquisition par les services de l’État de millions de masques importés de Chine à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, au détriment de commandes des collectivités locales, en raison de livraisons arrivées incomplètes.

« La manœuvre opérée a pris la forme d’une réquisition. Sur le fond, il s’agit d’une affectation prioritaire des masques organisée par l’État, au profit de ceux dont nous considérions qu’ils en avaient le plus besoin : les personnels de santé », a déclaré le ministre dans une interview au quotidien régional l’Est Républicain.

« L’État a donc bien priorisé la satisfaction des soignants et des malades, parmi les différents clients de ce fournisseur », a-t-il ajouté.

Lors des questions au gouvernement au Sénat mercredi, interrogé à ce sujet, Christophe Castaner, sans nier les faits, avait affirmé qu’il n’y avait « pas eu de réquisition ni par l’armée ni par qui que ce soit », mais qu’il s’agissait « de fournir en priorité le personnel soignant de la région du Grand Est ». « Il n’est pas question qu’il y ait de guerre de masques entre les collectivités territoriales et l’État », avait-il ajouté.

« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »

 

Le nombre inférieur à l’ensemble des commandes

Jeudi, l’Est Républicain avait cependant publié une photo de l’arrêté « portant réquisition de masques chirurgicaux dans le cadre de la gestion du Covid-19 », signé par le préfet du Haut-Rhin. La présidente socialiste de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, avait dénoncé lundi 6 avril une réquisition « sans concertation, ni même information préalable » de millions de masques sur le tarmac de l’aéroport de Bâle-Mulhouse à l’arrivée la veille d’un avion en provenance de Chine.

Le même importateur avait pris des commandes de l’Agence régionale de santé Grand Est, qui approvisionne les professionnels de santé, mais aussi des régions Grand Est et Bourgogne Franche-Comté et du département des Bouches-du-Rhône.

Or, le nombre de masques livrés était inférieur à l’ensemble des commandes, puisque l’avion « contenait seulement 3,6 millions de masques – soit un volume inférieur au solde dû par l’importateur à l’État – qui ont été pris en charge par la préfecture de la zone de défense et de sécurité Est avec le concours de moyens logistiques de l’armée de terre », avait expliqué la préfecture du Grand Est dans un communiqué lundi.

« Nous aurions dû être plus prévenants avec les collectivités locales »

Jeudi, lors d’une audition devant la mission parlementaire sur l’épidémie de Covid-19, Christophe Castaner avait fait valoir qu’il n’y avait « pas de mise en cause du choix (du préfet), mais de la méthode » utilisée, qualifiée « d’inopportune ». Il a affirmé avoir dit, en début de semaine, à l’ensemble des préfets lors d’une visioconférence, que « la méthode était inopportune et qu’il n’était pas question que cela se reproduise ».

« Nous aurions dû être plus prévenants avec les collectivités locales (…) Je m’en suis excusé car je sais que l’intention des préfets et de l’ARS était de faire au mieux », a-t-il réitéré vendredi, répondant à l’Est Républicain.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER