Le 1er octobre, le gouvernement régional de Catalogne, présidé par l’indépendantiste Carles Puigdemont, organise un référendum d’autodétermination, malgré son interdiction par la justice espagnole.
Le vote, non reconnu par Madrid et boycotté par les partis anti-indépendantistes, est émaillé de violences policières. Selon les autorités catalanes, le « oui » à la sécession remporte 90,18% des voix avec une participation de 43%.
Le 3 octobre, quelque 700.000 personnes défilent à Barcelone contre les violences policières lors d’une journée marquée par une grève générale.
Dans une rare allocution télévisée, le roi Felipe VI dénonce la « déloyauté inadmissible » des dirigeants catalans.
Face aux incertitudes, plusieurs entreprises, dont des banques de premier plan, annoncent leur départ de Catalogne. Depuis le 1er octobre, près de 2.000 entreprises ont transféré leur siège social.
Des manifestations mobilisent à travers le pays des centaines de milliers d’Espagnols partisans d’un dialogue ou de l’union.
Le 10 octobre, lors d’une séance confuse au Parlement régional, Carles Puigdemont estime que la Catalogne doit « devenir un État indépendant sous forme de République », avant de « suspendre » la proclamation d’indépendance en appelant au dialogue avec Madrid.
En réponse, le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy fixe un ultimatum au leader indépendantiste, menaçant de prendre le contrôle de la Catalogne comme le lui permet l’article 155 de la Constitution.
Dans les rangs indépendantistes, le ton se durcit, les manifestations se multiplient après de premières arrestations, le 16 octobre, de dirigeants séparatistes, inculpés de sédition.
Le 19 octobre, Carles Puigdemont écrit à M. Rajoy pour l’informer que le parlement de Catalogne pourrait déclarer l’indépendance si Madrid suspend l’autonomie.
Le 21, le chef du gouvernement espagnol demande l’activation par le Sénat de l’article 155 de la Constitution afin de destituer l’exécutif catalan et de convoquer des élections.
Le 27, le parlement catalan proclame unilatéralement l’indépendance, votée par 70 députés sur 135. La riposte de Madrid est immédiate. Le Sénat espagnol autorise le gouvernement à mettre sous tutelle la Catalogne.
Peu après, Mariano Rajoy annonce la destitution de Carles Puigdemont et de son gouvernement et convoque des élections régionales le 21 décembre.
En attendant son renouvellement, le parlement catalan est dissous.
Le lendemain, le chef de la police catalane Josep Lluis Trapero est destitué. Le ministère de l’Intérieur prend le contrôle des Mossos d’Esquadra. Carles Puigdemont appelle ses partisans à s’opposer « démocratiquement » à la mise sous tutelle.
Le 29, des centaines de milliers de personnes manifestent à Barcelone pour l’unité de l’Espagne aux cris de « Puigdemont en prison ».
Le 30, le procureur général espagnol engage des poursuites demandant l’inculpation des dirigeants indépendantistes pour sédition et rébellion, délits passibles d’un maximum de 30 ans de prison.
Carles Puigdemont quitte l’Espagne pour la Belgique. Le 31, au cours d’une conférence de presse, il dit être venu à Bruxelles avec une partie de son gouvernement « par sécurité » mais sans l’intention de demander l’asile. Il affirme accepter le « défi » des élections régionales, assurant qu’il « respecterait » leur résultat.
Le même jour, l’ex-président et 13 de ses conseillers (ministres) sont convoqués à partir du 2 novembre par une juge en vue de leur inculpation.
Carles Puigdemont refuse de se rendre à la convocation de la justice espagnole fustigeant un « procès politique ».
Le 2 novembre, le parquet réclame un mandat d’arrêt européen contre Carles Puigdemont et quatre de ses « ministres ».
Huit membres du gouvernement catalan destitué, dont le N°2 Oriol Junqueras, sont placés en détention provisoire à l’issue de leur comparution. Un neuvième pourra être libéré sous caution lorsque le paiement sera effectif.
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