Ce que nous savons des objets volants abattus au-dessus de l’Amérique du Nord

Par Mimi Nguyen-ly
14 février 2023 09:53 Mis à jour: 14 février 2023 09:53

L’armée américaine a abattu quatre objets volants au‑dessus de l’espace aérien nord‑américain au cours des huit derniers jours. Trois de ces objets n’étaient toujours pas identifiés dimanche dernier et ont été abattus séparément en l’espace de trois jours. Le dernier objet non identifié a été abattu dimanche au‑dessus du lac Huron, dans le Michigan.

Voici ce que nous savons jusqu’à présent sur ces quatre objets :

4 février : un ballon espion chinois abattu

Le premier objet a d’abord été signalé comme non identifié jusqu’à ce que des responsables américains déclarent qu’il s’agissait d’un ballon de surveillance chinois. La Maison Blanche et le Pentagone ont signalé que le ballon avait violé la souveraineté des États‑Unis en pénétrant sans autorisation dans l’espace aérien américain.

Le ballon haut de 61 mètres (et portant une nacelle de près d’une tonne) a été signalé pour la première fois après avoir été vu par des civils près de Billings, dans le Montana. Il a ensuite été autorisé à traverser les États‑Unis. Les responsables ont alors invoqué des raisons de sécurité, malgré le survol de bases aériennes sensibles et de silos de missiles nucléaires stratégiques par ce ballon manœuvrable.

La Chine a affirmé qu’il s’agissait simplement d’un dispositif civil de surveillance météorologique accidentellement détourné de sa trajectoire pour pénétrer dans l’espace aérien américain.

Cependant, selon un responsable de la Maison Blanche, une évaluation des restes du ballon a montré qu’il était équipé d’hélices et d’un gouvernail. Ceci lui permettait de changer de direction, d’accélérer et de ralentir, de tourner et de flotter. Il dépendait principalement du mouvement de l’air dans les courants‑jets pour se déplacer, bien qu’ayant une capacité limitée à manœuvrer dans ce cadre.

Le 7 février, Pat Ryder a également déclaré que le ministre chinois de la Défense, Wei Fenghe, avait décliné la demande du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, de l’appeler au sujet du ballon abattu.

« Les lignes de communication entre nos armées sont particulièrement importantes dans des moments comme celui‑ci. Malheureusement, la RPC [République populaire de Chine] a décliné notre demande. Notre engagement à ouvrir les lignes de communication se poursuivra. »

John Kirby, coordinateur du Conseil de sécurité nationale, a signalé que d’autres ballons similaires avaient déjà pénétré dans l’espace aérien américain : trois fois pendant l’administration Trump et une fois depuis l’entrée en fonction de Biden.

« Nous avons contacté les principaux responsables de l’administration précédente et leur avons offert des séances d’information sur les analyses des prélèvements (de la police scientifique) que nous avons effectuées. Nous avons exprimé notre volonté de leur expliquer ce que nous avons appris. »

Lors d’une conférence de presse ultérieure, le général de l’armée de l’air Glen VanHerck, commandant de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, s’est appuyé sur les déclarations de M. Sullivan, affirmant que le Pentagone avait une « lacune de vigilance » qui avait permis aux précédentes incursions de ballons chinois de passer inaperçues à l’époque.

10 février : un petit objet de la taille d’une voiture abattu au large de l’Alaska

Deux F‑22 ont abattu un objet volant inconnu au‑dessus des eaux américaines, au large de la côte nord de l’Alaska, le 10 février, vers 13h45 (heure de l’Est).

L’objet a été repéré pour la première fois le 9 février. Il planait à environ 12,2 km, là où les avions de ligne commerciaux font des croisières. Joe Biden avait ordonné de le faire descendre après avoir déterminé qu’il constituait une « menace raisonnable » pour la sécurité des vols civils, selon des responsables.

Plus tôt dans la journée, la Federal Aviation Administration (FAA) avait émis un avis d’interdiction de vol au‑dessus de l’Alaska, où se trouvait l’objet. L’objet a ensuite été abattu avec un seul missile AIM‑9X Sidewinder, le même type de missile que celui utilisé pour abattre le ballon espion chinois le 4 février.

John Kirby a affirmé que l’objet avait été abattu « par excès de prudence ». Il a ajouté : « C’était un objet. Permettez‑moi de clarifier : je ne le classe pas dans la catégorie des ballons pour l’instant. C’est un objet. Nous essayons toujours d’en apprendre davantage à son sujet. »

Le porte‑parole du Pentagone, Pat Ryder, a précisé que l’objet avait la taille d’une petite voiture et ne ressemblait en rien au ballon espion chinois. Il a ajouté qu’il n’y avait « aucune indication qu’il était habité » et « aucune indication pour le moment qu’il était manœuvrable ».

Selon sa déclaration aux journalistes le 10 février, « nous n’avons pas d’autres détails sur l’objet pour le moment, y compris une description de ses capacités, de son but ou de son origine ». Il a ajouté que les équipes de récupération travaillaient à ramasser les débris tombés sur la glace dans les eaux territoriales américaines.

11 février : un objet « cylindrique » abattu au‑dessus du Canada

Un objet cylindrique non identifié a été abattu par un F‑22 américain au‑dessus du territoire du Yukon dans le cadre d’une opération conjointe du NORAD et des Canadiens le 11 février. Il s’agit du premier objet non identifié abattu au‑dessus de l’espace aérien canadien.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a ordonné l’abattage, a communiqué le 12 février que l’objet avait pénétré illégalement dans l’espace aérien du Canada et qu’il représentait une « menace réelle pour les aéronefs civils ». Il a ajouté que des équipes de récupération cherchaient à trouver et à analyser l’objet.

Pat Ryder a déclaré qu’un F‑22 américain « a abattu l’objet en territoire canadien à l’aide d’un missile AIM 9X après une étroite coordination entre les autorités américaines et canadiennes ».

La ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, a déclaré le 11 février que l’objet avait été détecté alors qu’il volait à environ 12,2 km. Il a ensuite été abattu « à environ 161 km de la frontière canado‑américaine, au‑dessus du territoire canadien dans le centre du Yukon », à 3h41 heure de l’Est.

Elle a précisé que c’était « la première fois qu’une opération du NORAD abattait un objet aérien ».

« Nous n’avons pas d’autres détails sur l’objet pour le moment, si ce n’est qu’il s’agit d’un petit objet cylindrique, plus petit que celui qui a été abattu au large des côtes de la Caroline du Sud. »

12 février : un objet « octogonal » abattu au‑dessus du lac Huron

Le Pentagone a confirmé le 12 février qu’un F‑16 américain a abattu un objet à 14h42 (heure de l’Est) avec un missile air‑air à courte portée AIM‑9x. L’objet volait à environ 6,1 km d’altitude dans l’espace aérien américain au‑dessus du lac Huron, dans le Michigan, lorsqu’il a été abattu.

« Sa trajectoire et son altitude ont suscité des inquiétudes, notamment sur le fait qu’il pouvait représenter un danger pour l’aviation civile. L’emplacement choisi pour cet abattage nous a permis d’éviter tout impact sur les personnes au sol tout en améliorant les chances de récupération des débris », peut‑on lire dans un communiqué du Pentagone.

Le NORAD a détecté l’objet dans la matinée du 12 février. « Sur la base de sa trajectoire de vol et de ses données, nous pouvons raisonnablement relier cet objet au signal radar capté au‑dessus du Montana, qui a volé à proximité de sites sensibles [du département de la Défense]. »

« Nous n’avons pas évalué qu’il s’agissait d’une menace militaire hostile pour quoi que ce soit au sol, mais nous avons évalué qu’il s’agissait d’un risque de vol de sécurité et d’une menace en raison de ses capacités potentielles de surveillance. Notre équipe va maintenant s’efforcer de récupérer l’objet afin d’en savoir plus », peut‑on lire dans la déclaration.

Le député Jack Bergman (Parti républicain) a décrit le dernier objet comme ayant une « structure octogonale » dans une interview accordée à Fox News le 12 février.

Le NORAD a confirmé avoir « mis en place un espace aérien temporaire de restriction des vols au‑dessus du lac Michigan à environ 12 heures HNE le 12 février 2023 ». La Federal Aviation Administration (FAA) a confirmé à Epoch Times qu’elle avait temporairement restreint l’espace aérien au‑dessus du lac Michigan avant de rouvrir cet espace un peu plus tard.

Zachary Stieber, Jack Phillips et Eva Fu ont contribué à cet article.

 

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