Robert Touchton luttait contre la toxicomanie depuis l’âge de 15 ans. Il a commencé par la marijuana, puis il est passé à l’alcool, aux analgésiques, au Xanax, à la cocaïne et à l’ecstasy.
« Il n’y avait pas d’amour là-dedans. Je pouvais littéralement rester assis là et regarder les gens disparaître dans ma vie », a confié Robert Touchton, âgé de 33 ans, de Lexington au Kentucky. « Je me détestais et je détestais le monde entier. »
Lorsque sa dépendance est devenue trop douloureuse, Robert a décidé de se faire soigner. Le 7 juillet 2017 est le dernier jour où il a touché à la drogue ou à l’alcool.
Mais pour ceux qui ont lutté contre l’abus de substances et qui en sont aux premiers stades de leur rétablissement, trouver un emploi rémunéré peut être une entreprise ardue. Cependant, pendant son rétablissement, Robert a entendu parler d’un restaurant de Lexington qui offrait une seconde chance de mener une vie saine et heureuse à ceux qui luttaient contre la toxicomanie.
Cuisine de réhabilitation
Le DV8 Kitchen, dirigé par Rob et Diane Perez – un mari et son épouse qui travaillent en équipe – est un restaurant-pâtisserie qui emploie des personnes en voie de guérison. Les employés peuvent acquérir des compétences commercialisables en cuisine ou en pâtisserie, et conserver un emploi rémunéré tout en se remettant de leur dépendance.
Robert a commencé à travailler au DV8 Kitchen en mars 2018, alors qu’il terminait un programme dans un centre de traitement. Il n’est qu’un des nombreux employés qui ont changé de vie grâce à l’aide du restaurant.
Tandis qu’il travaillait au DV8 Kitchen, Robert a tout appris, de la façon de pocher un œuf à la préparation de diverses sauces. Il aime particulièrement le travail de préparation, car c’est un endroit paisible pour lui. Plus important encore, son travail au restaurant l’a aidé à continuer à vivre sobrement.
Au départ, le plus grand défi de Robert était de continuer à vivre pendant les premières étapes de son rétablissement. Aujourd’hui, il a appris à gérer sa frustration de manière saine. De plus, Rob sait quand quelque chose ne va pas et s’assure que Robert lui en parle.
« Cet endroit s’assure que je fais ce que je dois faire pour mon rétablissement et il en soutient tous les aspects », a dit Robert.
Agir
Rob, âgé de 55 ans, a commencé son apprentissage dans le monde de la restauration comme serveur à l’âge de 19 ans. Comme les personnes qu’il emploie, il a dû lutter contre la toxicomanie.
Il a commencé à boire à l’âge de 14 ans et est éventuellement devenu alcoolique. À 25 ans, il s’est rendu compte qu’il prenait de mauvaises décisions et qu’il faisait du mal aux personnes qu’il aimait. C’est alors qu’il a décidé de se faire soigner. Il est sobre depuis 29 ans.
« Je suis vraiment chanceux de ne pas y être retourné », a dit Rob.
En 2008, lui et Diane ont ouvert leur premier restaurant, Saul Good Restaurant & Pub. Le restaurant existe maintenant à trois emplacements. Tragiquement, ils ont depuis perdu 11 employés à cause de décès liés à l’alcool et à la drogue.
Au début, Rob avait l’impression de ne pas avoir de contrôle sur ce problème, même en tenant compte de sa propre expérience de l’alcoolisme. Diane, par contre, a ressenti le contraire et l’a poussé à faire quelque chose pour trouver une solution. En août 2017, le couple a ouvert la DV8 Kitchen.
Des compétences essentielles
La mission du DV8 Kitchen est de relier le travail et le rétablissement, afin que son personnel puisse voir les avantages de critères élevés, d’efforts et de l’établissement et du maintien de relations. Rob pense que le cadre du restaurant est un bon véhicule pour le rétablissement des toxicomanes grâce à l’éthique du travail, de la passion et du travail d’équipe nécessaires pour s’épanouir dans un tel environnement.
Rob a des exigences élevées pour son personnel, mais il est aussi indulgent lorsque ses employés font des erreurs. Par exemple, lorsqu’une personne est en retard ou n’a pas de bons résultats, il cherche à en comprendre la raison et la cause profonde de son comportement. Cela permet d’avoir une « conversation vraiment merveilleuse », dit-il, qui aide ses employés « à envisager une autre façon de faire et à maîtriser la situation », ainsi qu’à établir de bonnes relations.
DV8 Kitchen sert le petit-déjeuner, le brunch et le déjeuner, et possède également sa propre pâtisserie. Les employés commencent leur travail avec la clientèle avant de passer à la cuisine. S’ils montrent de l’intérêt pour la cuisine, ils passent à la pâtisserie, où ils participent à un apprentissage.
Rob et Diane ont élaboré un menu adapté aux personnes qui apprennent à cuisiner, mais qui a également des critères élevés. Par exemple, les employés apprennent à cuisiner en sous-vide, une technique qui ne serait généralement pas utilisée dans un restaurant rapide et décontracté. La méthode de cuisson permet aux employés de cuire les protéines de façon uniforme et facile, tout en leur enseignant une technique détaillée.
Non seulement le DV8 Kitchen enseigne de précieuses compétences culinaires, mais il propose également des expériences en dehors de la sphère culinaire. Par exemple, le mardi, les employés peuvent assister à divers ateliers allant du yoga à la danse de salon.
« En fin de compte, notre [objectif] est de changer l’opinion de chacun de nos clients sur l’emploi d’une personne ayant souffert de dépendance », a souligné Rob.
À qui le mérite
Certains des employés du restaurant DV8 sont devenus des infirmières, des ingénieurs et des professeurs d’université. Si les employés souhaitent poursuivre une carrière culinaire, le DV8 est heureux de continuer à les employer, étant donné que leurs antécédents, leur personnalité et leurs objectifs correspondent parfaitement. Si un employé possède des compétences qui conviennent dans un autre domaine, en particulier si ce domaine l’aidera à continuer à se rétablir et à contribuer à la société, il est encouragé à poursuivre une carrière en dehors du restaurant.
Au départ, Rob s’attendait à ce que le DV8 soit un projet philanthropique parallèle, mais il est maintenant devenu une grande partie de son entreprise. Chaque jour, il vit avec ses employés des expériences qui l’impressionnent.
« Il y a quelque chose… qui m’impressionne dans le courage des gens avec qui nous travaillons », a-t-il dit. « [C’est] vraiment leur capacité à se réjouir dans ce qui semble parfois être un périple sans espoir, en essayant de se sortir du sillon de la dépendance. »
Lorsque Rob voit des employés vivre des événements importants de leur vie, comme retrouver la garde de leurs enfants ou reconstruire une relation avec leurs parents, il trouve son travail incroyablement gratifiant.
Mais s’il a eu un impact si positif sur la vie de ses employés, il n’en tire pas tout le mérite.
« Honnêtement, je vais travailler tous les jours en essayant de faire ce qui est juste. Ce sont vraiment les employés qui font la différence et j’ai la chance d’en faire partie », a-t-il dit.
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